Baby darling doll face honey, le premier album de Band Of Skulls sorti en 2009 était déjà vraiment pas mal et avait reçu beaucoup de bonnes critiques. Pour le difficile passage du deuxième album, les anglais n’y sont pas allés de main morte pour nous livrer 10 morceaux d’un très bon niveau.
On est dès le début pris entre un blues un peu vicieux et une ambiance rock sudiste 60’s. Mais il n’y a pas que des gros riffs de guitare cradingue, c'est aussi une avalanche de mélodie subtile et efficace. Ils avaient déjà, dans le précédent album, distillé nombre de ballades et ils remettent ça avec Sweet Sour.
Pour les allergiques aux grosses envolées garage, il y a beaucoup de passages mélodiques et doux. "Bruises" alterne entre le calme des couplets et les guitares tranchantes du refrain. "Lay My Head Down" est une ballade mélancolique à deux voix qui vous filent des frissons. "Navigate" et "Hometowns" sont aussi tout en douceur, rendant cet album parfois un peu trop calme. Car le groupe n’est jamais aussi bon que quand il nous fait du rentre-dedans en envoyant bien la sauce.
Le disque est doucement subtil mais heureusement, il reste puissamment rock notamment grâce à la batterie musclée de Matt Hayward. Mais que les passionnés de rock bluesy lancinant se rassurent, un bon tiers de l’album est rempli de bon riffs garage bien énergiques. "Bruises" cité plus haut n’est pas à plaindre en quantité de grosses guitares qui balancent. "The Devil Takes Care of His Own" est très brut de décoffrage, avec un riff bien gras qui renvoie au gimmick de "20th Century Boys" de T-Rex.
Band Of Skulls n’est pas sans rappeler The Dead Weather de Jack White et Alison Mosshart, pour le côté bluesy mais surtout pour les harmonies entre Emma Richardson et Russell Marsden, même si sur ce disque Emma a tendance à prendre un peu le dessus. Le groupe fait aussi furieusement penser aux très tendance Black Keys, ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le trio de Southampton joue souvent en première partie du duo américain.
Un bon album, un brin trop calme mais qui délivre quand même assez d’énergie et nous assène des riffs dévastateurs de bon aloi. |