Dommage que Cass McCombs ait décidé l’année dernière de sortir cet album, alors qu’il venait de nous refaire le coup du chef-d’œuvre avec Wit’s End. Mais comme justement il a sorti de si beaux albums depuis 2007, on est prêt à tout lui pardonner, même cet Humor Risk décevant, cette espèce de compilation de titres faibles, fonds de tiroir semble-t-il, en attendant des temps meilleurs.
Si on y regarde de plus près peut-être saurons-nous extraire de ces huit chansons une seule valable, qu’on pourrait glisser dans quelques-unes de nos compilations. Mais tout de même cet affreux sixième titre, "Mystery Mail", cette caricature de Paul McCartney (qui n’avait pas demandé un tel hommage)… ces guitares laides… ce refrain… une telle faute de goût suffirait à condamner ce méchant album. Et puis non, quelques titres sauvent la mise, comme "The Living Word" ou "Robin Egg Blue". Du coup on ne sait plus trop quoi faire avec ce disque ; on ira même jusqu’à l’aimer, honteusement.
A l’attention de ceux qui douteraient de l’immense talent de Cass McCombs, écoutez plutôt Catacombs : vous aurez une jubilation comparable à celle venant de la découverte d’Illinoise d’un autre chanteur tout aussi important, qui lui ressemble sur de nombreux points.
Il y a cette phrase de Philippe Paringaux que mon ami Sylvain me cite au moins une fois par mois : "ce sont ceux qui aiment qui ont raison". On se trompe peut-être en aimant maladroitement, mais rien ni personne ne pourra nous enlever ce qui, à un moment donné, nous a réellement fait avancer. En d’autres termes, nous n’avons plus à nous justifier de nos goûts, ce qui constitue une étonnante libération. |