Monologue écrit et interprété par Jacques Rebotier.
Poète diseur, poète liseur, Jacques Rebotier a écrit un "Contre les bêtes", un tout contre les bêtes, où, sur le mode de l’ironie, parfois teinté par l’humour ou parfois tenté par la colère, il fait l’état des lieux humains, c’est-à-dire des lieux de l’inhumanité, des lieux de la solitude de l’homme, espèce qui rêve d’un espace sans autre espèce qu’elle-même.
Une caisse en bois estampillée haut-bas-fragile au milieu d’un carré de gazon en carrés plastiques, tel sera l’univers de l’auteur-liseur.
Couvrant de temps à autre, au gré de sa fantaisie, sa tête d’un casque de ce vert gazon plastique, il lit la litanie des crimes humains à l’encontre de ses voisins à pattes et à plumes. Les mots s’enchaînent comme une chaîne alimentaire dans laquelle l’homme se déchaîne.
Une heure sans concession pour un panorama complet de la prédation avec chansonnette avec belette et intervention divine pour que cette prédation rime avec prédestination.
Texte violent avec quelquefois des facilités dans les à-peu près, comme pour déminer, comme pour empêcher que la colère soit aussi rouge qu’une fourmi. Jacques Rebotier est un être raisonnable, il n’est ni Artaud ni Cousse. Pas question de stratégie pour que tous les jambons du monde se donnent la main. On lui saura gré de rester en apesanteur pour éviter la pesanteur d’un réquisitoire aussi méthodique...
Jacques Rebotier n’est pas hanté par l’habileté. Il a confiance dans ce texte qu’il tient en mains et ne cède pas au pur plaisir du désespoir. On écoute ses mots, on le regarde les lire et les dire et cette communauté d’attention est déjà une promesse qu’on pourrait être et renaître.
Pas si bêtes, les bêtes ? Peut-être.... |