Même si être originaire de Manchester n’est pas forcément un atout, cela est rarement un inconvénient. Stuck In This Ocean, le premier album des quatre jeunes mancuniens de Airship, est sorti il y a déjà quelques mois et a encore un bel horizon dégagé devant lui.
Formé en 2008, Airship a de nombreuses premières parties dans ses cales et un EP sorti il y a deux ans en Angleterre dans sa besace. Les anglais ont pris le temps, emmagasiné de l’expérience et finalement fait appel au producteur de Doves, Dan Austin, pour prendre la barre de l’enregistrement de leur album. Ce dernier, bouclé en deux semaines au Rockfield Studios qui a vu passer entre ses murs Oasis ou Kasabian, révèle 52 minutes de rock retrouvé, nerveux souvent, planant parfois et légèrement polissé.
L’album s’ouvre sur "Algebra" qui trompe son monde pendant 40 secondes avant d’exploser et de donner la tonalité de l’album. L’aventure se fait toutes voiles dehors, les guitares saturées sont affutées et le riff glorieux. Les rythmiques ne font pas dans la demi-mesure et l’on mesure alors l’aisance du groupe. Les 5 premiers titres remportent l’unanimité. Vif, mélodique, tendu par moment, du rock anglais, certes pas révolutionnaire mais indéniablement efficace. Le chant d’Elliott Williams arrive à donner des mélodies accrocheuses avec cependant le sentiment d’un Starsailor caché en embuscade. Mais qu’importe, des arpèges nerveux de "Kids" au riff entêtant de "Spirit party" qui se laisse chantonner sans réflexion, en passant par le rythme martelé de "Invertebrate", l’efficacité semble être le maître mot. Pourtant, à partir de la moitié du disque, avec "Organ" le bien nommé, les guitares prennent un peu le large et les nappes de synthé occupent sans honte la proue du navire.On les retrouve alors par la suite sur le presque heighties "This is hell" ou sur le titre éponyme et final de l’album, "Stuck in this ocean".
Avec Stuck In This Ocean, Airship tient le cap et donne 11 titres de rock indie. Diablement efficaces, les mélodies touchent au but. On peut percevoir des influences légèrement trop présentes, un petit air de déjà entendu, mais il serait incongru de reprocher au groupe de fournir un bon album rock sans avoir intégré des années de rock anglais. |