Premier album et La Mordue fait déjà parler, d’elle – Caroline Varlet, de son groupe, de ses tournées. De nombreuses premières parties, des dates un peu partout en France et alentours, plusieurs festivals et concerts importants à venir, ont permis de lancer le groupe et d’annoncer la sortie de l’album, attendu par un public grandissant, rencontré lors des live.
La Mordue croque à coup d’accordéon le monde qui l’entoure, pour nous le donner à voir à travers son prisme personnel, acide, tendre parfois, sensible et drôle à la fois. Ainsi vont se croiser "Mes Nénés", "Une copine moche", morceaux qui prêtent à sourire, et "Maman" ou "Petite femme", qui se veulent plus graves, tandis que "Les collocs", "Plus je prends des kilos" peignent les petits tracas du quotidien… Mais si La Mordue croque à gros traits des situations de tous les jours, elle mord aussi parfois à dents de loup : "Je suis une femme", "Les différences", "Du poil au menton"… Mais en jeune mordante, ses quenottes mordillent plus qu’elles n’entaillent et nous retiendrons au final davantage les situations cocasses du quotidien et les portraits portés en partitions.
Pourtant, nous pouvons légitimement nous demander si, entre une chanson aux problématiques mammaires et une au cul qui gonfle, le point d’équilibre ne se trouverait pas au niveau du nombril ? Travers répandu de la chanson française qui se raconte… Alors La Mordue, Bénabar à barrette… Benne à barrettes ou… bien à barrer ?
Allons, allons… pas si vite ! Ne jetons les textes, la voix, les arrangements, l’album, le live et le bébé avec l’eau du bain ! Si on peut être lassé de la chanson qui narre les tracas du quotidien, les amoureux du genre par contre vont ici y trouver leur compte, car l’album est plutôt de bonne facture. Quant aux autres, ils pourront malgré tout butiner un peu l’opus tant au final La Mordue intelligemment valse de personnage en personnage, incarnant plutôt une multitude féminine que sa propre condition de femme. Et puis les beaux jours arrivent, nous avons besoin de musique à écouter gaiement en voiture, sous le soleil, entre deux pique-niques, pour se reposer la tête et les sens... Et justement, l’orchestration et la voix, sans transcender l’album portent les textes avec justesse et participent à une écoute agréable.
Un album à déguster cet été entre deux rosés et une brochette, sans se préoccuper de son cul qui devient rond, ou de son homme qui devient con… |