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puce François Duhem, Stéphane Duperay, Cathy Martin, François Rousseau et Reda Samoudi
Interview  (Paris)  octobre 2004

Spectacle fou, follement grave ou drôlement fou, Psychopathes Associés nous emmène en délire aux confins de l’absurde. Un spectacle atypique entre théâtre et café-théâtre qui donne envie de rencontrer les malades qui jouent ainsi avec les conventions.

Les comédiens, François Duhem, Stéphane Duperay et Cathy Martin, et le metteur en scène, Reda Samoudi sont au rendez-vous. Ils nous donnent un bel exemple du dynamisme, de l’inventivité, de la générosité et de la passion des jeunes générations de comédiens. Et puis ils sont tous aussi sérieux à la ville qu’ils peuvent être déjantés sur scène.


Question très conventionnelle : quelle est la genèse de ce spectacle ?

Cathy Martin : Je suis la plus ancienne sur ce projet qui existe depuis longtemps. Le projet est né sous l’impulsion d’un metteur en scène qui a quitté le théâtre. Le spectacle sous forme de feuilleton café-théâtre a été joué à Rouen, à Nantes mais jamais en totalité. Il a été repris en 2003 quand les membres de la troupe actuelle se sont rencontrés. Nous l’avons repris et joué jusqu’en juin. En 2004 nous l’avons de nouveau repris. Avec le départ du premier metteur en scène, le projet a pris une nouvelle forme.

François Duhem : Au départ effectivement il s’agissait d’un feuilleton en 6 épisodes de 45 minutes qui permettait de suivre les personnages de manière chronologique. Pour plusieurs raisons tenant au fait que cela fonctionnait moins bien au niveau de l’écriture du fait que nous n’arrivions pas à garder sur la durée la même dynamique et qu’il était difficile de proposer, en termes commerciaux, un projet de feuilleton à une salle.

Après le départ du metteur en scène, nous avons décidé de garder le projet de base et Reda s’est chargé de la mise en scène. Nous sommes partis travailler en résidence pendant une semaine et nous avons complètement revu l’existant. Nous avons supprimé ce qui nous plaisait moins et rajouté toutes nos envies pour faire un spectacle unique qui dure une heure.

Il n’est pas cité de nom d’auteur. S’agit-il d’une écriture collective ?

François Duhem : Les idées étaient communes mais la plume était celle de l’ancien metteur en scène. Mais pour le spectacle actuel qui dure une heure, l’écriture est commune.

Reda Samoudi : Sur l’ancienne écriture, il y avait un univers qui était plus ou moins présent. Il narrait l’existence de personnages qui étaient psychopathes mais nous nous sentions un peu frustrés car il transparaissait dans la narration et l’évocation de leurs aventures. Nous avons voulu prendre l’essence même de cet univers simplement et le recadrer non pas en narrant mais en faisant un spectacle. Dans cette démarche, l’histoire devient presque, entre guillemets, secondaire. L’important ne réside pas dans l’histoire qui n’est qu’un prétexte.

L’important c’est que nous voulions faire ce que nous aimerions voir sur une scène à l’instinct ce qui en fait d’ailleurs un spectacle évolutif qui est encore en cours de création. Dans la mise en scène, il y a différentes bulles qui sont esquissées et qui s'interpénètrent. Nous nous donnons une entière liberté. Le café théâtre n’est pas totalement notre univers dans son sens one man show et en même temps c’est pas tout à fait complètement du théâtre. Nous sommes dans la recherche d’une folie qui se traduit par la forme de ce que nous faisons. L’idéal pour nous serait que l’on fasse presque abstraction de l’histoire.

L’absence de linéarité et d’histoire au sens traditionnel du terme en matière théâtrale avec une présentation des personnages, un développement et une chute, peut d’ailleurs déconcerter les spectateurs et lors de la représentation à laquelle nous avons assisté certaines personnes derrière nous disaient : On n’y comprend rien.

Reda Samoudi : C’est le meilleur compliment pour nous. Ce qu’il faut d’ailleurs prendre dans cette critique c’est que nous ne sommes pas encore assez dans la folie ! D’instinct nous allons vers quelque chose qui doit basculer, vers quoi on ne sait pas encore. Le point de départ de ce spectacle est une phrase qui revient en leitmotiv tout au long du spectacle. J’avais demandé aux comédiens de trouver une phrase qui contenait certains mots. Cela étant le spectacle évolue encore et nous sommes conscients qu’il y a encore du travail à faire. Il nous faut encore travailler pour devenir fous.

Vous avez parlé d’univers. Quel est l’univers de PA ?

Reda Samoudi : Il est difficile de le décrire avec des mots. C’est plus factuel. C’est quelque chose qui nous parle à tous mais qu’il n’est pas facile de décrire de manière logique. Et nous n’avons d’ailleurs même pas trop envie de le décrire car ce que nous cherchons justement c’est de proposer des choses que nous avons envie de voir au moment où nous jouons. Nous travaillons ainsi en répétition. On essaie et puis on voit si ça fonctionne. Si oui, on garde. Si non, on jette.

Par exemple, il faut un code de scène clair, par rapport à l’interpénétration des bulles dont nous parlions. Cela venait du fait que le personnage entrait sur scène en venant des jardins ou des coulisses. Or, lors des représentations au Festival d’Aurillac, l’absence de coulisses nous a amené à trouver le code de la cloche. Cela a bien fonctionné et on l’a gardé.

François Duhem : Et puis ce code dont on comprend bien la raison s’efface peu à peu au cours de la représentation et cela correspond aussi à ce que nous avons envie d’instaurer. C’est-à-dire qu’à la fin tous les univers s’interpénètrent tant sur scène qu’avec le public.

Reda Samoudi : Effectivement, c’est aussi une démarche que nous avons développé. Dans l’introduction, nous mêlons les comédiens au public. Dans cette folie, il y a une perte de repères. Qui joue ? Quand joue-t-on ? C’est un peu cela qu’on attend du café théâtre. J’ai un ami qui dit une belle phrase à ce sujet. Il dit : Quand on va au café théâtre, on s’attend à rencontrer des extraterrestres qui ont encore de la poussière d’étoiles sur les épaules.

Comment s’est faite la distribution des rôles ?

Reda Samoudi : Nous avons eu la chance de nous rencontrer sur le projet initial et d’avoir une très bonne accroche entre nous qui a créée des liens très forts entre nous renforcés par ce que nous avions vécu ensemble sur ce projet. Je jouais dans le feuilleton et ensuite, d’un commun accord, j’ai pris la direction du nouveau projet parce que j’avais déjà fait de la mise en scène.

François Duhem : Dans le projet initial, il y avait 3 personnages bien définis. Cathy avait déjà joué le rôle de Mélanie qu’elle a donc naturellement repris. Pour ma part, j’ai été choisi pour le rôle de Jean François Jeff sur lequel j’ai beaucoup travaillé. J’ai donc gardé ensuite ce rôle parce que plus on travaille un personnage plus il se rapproche de nous et de notre énergie. On travaille quand même beaucoup sur la construction du personnage.

Le personnage de Klara était joué à l’origine par Mélanie Allart qui a provisoirement arrêté car elle a eu un bébé. Le rôle a été repris par Stéphanie Duperay qui était une de mes camarades de cours. Quant au personnage de François Rousseau, entre le chevalier, l’extraterrestre, l’infirmier, un mélange de plein de choses en fait, il s’est créé en cours de répétition, en improvisation à partir de la phrase.

Reda Samoudi : Nous nous racontons bien sûr une histoire entre nous par rapport à l’interpénétration des univers et le rôle de ce 4ème personnage mais il n’est pas important que cela soit explicitement proposé aux spectateurs. Ce qui importe c’est la compréhension du code de jeu et que les spectateurs basculent avec nous vers autre chose, un peu à l’image de la zapette qui nous amène à changer de chaîne.

Les personnages sont donc des psychopathes et les comédiens réussissent une vraie performance pour ressembler tant au niveau physique que comportemental à des personnes atteintes de troubles psychiques, sujet quand même relativement grave.

Reda Samoudi : Même si nous sommes au café-théâtre, nous avons beaucoup travaillé sur cet aspect-là, les névroses, les pulsions de mort. Ce qui nous réunit aussi c’est l’intérêt d’être sur le fil du rasoir en amorçant quelque chose de grave et immédiatement désamorcer avec quelque chose de pas grave et vice-versa.

François Duhem : Au Festival d’Aurillac, nous faisions systématiquement des parades dans la rue avant le spectacle pour informer le public des représentations. Nous nous sommes rendus compte combien ça dérangeait les gens quand nous allions vers eux dans le rôle de notre personnage. Quand je faisais l’autiste, sans bouger puis en allant vers eux compulsivement, les gens ne prenaient pas mes tracts mais se dirigeaient vers Mélanie vis-à-vis de laquelle ils éprouvaient plus d’empathie ou vers Klara qui au niveau de la perception paraissait plus proche de la normalité. L’approche de François était encore différente puisque du fait de son costume il était bien perçu comme un comédien. Mais vis-à-vis de moi c’était à la fois drôle et pas drôle. Mais là est l’intérêt également. De créer un malaise parce que cela existe dans la vie et de jouer dessus.

L’idée de mêler les comédiens au public qui attend avant d’entrer dans la salle est excellente car elle permet de constater que le spectacle est aussi dans la salle. Il est très amusant de voir et comparer leurs réactions entre ceux qui ne s’aperçoivent de rien, ceux qui disent : Tiens, ce soir on emmène les gogols au théâtre, ceux qui, mal à l’aise, rient bêtement et ceux qui rentrent dans le jeu.

Reda Samoudi : C’est le but recherché. Et puis le rire est toujours proche de quelque chose de grave afin de le désamorcer. Nous ne sommes pas intéressés par l‘humour facile.

Pour le coup, vous vous attaquez à un sujet qui n’est pas politiquement correct.

Reda Samoudi : Il est vrai que les sujets qui ne sont pas politiquement corrects nous intéressent. Le point commun des 3 personnages est qu’ils souffrent et cela est toujours présent à notre esprit quand on travaille. Cette souffrance engendre un certain comportement que nous poussons un peu à l’extrême pour déclencher le rire.

Stéphane Duperay : L’absence de limite permet de pousser loin le personnage de Klara et cela me plaît. Klara au début se positionne un peu en décalage par rapport aux autres car il n’y a pas de points communs évidents au départ. Et puis il y a une rencontre et même une fusion à la fin où elle libère toutes ses pulsions. Ce spectacle casse les conventions théâtrales et ne laisse pas les spectateurs indifférents. D’autant qu’on ne sait jamais ce qui va arriver.

Les rôles sont-ils interchangeables ?

Cathy Martin : Oui, complètement et s’il y a un absent on peut tout à fait reprendre le rôle.

Plusieurs d’entre vous sont passés au cours Studio Alain de Bock.

François Duhem : C’est une école privée, une petite structure qui propose des classes de 15 élèves avec des professeurs qui délivre un enseignement très varié, classique, contemporain, commedia. Elle a de plus un rapport qualité-prix intéressant pour 20 heures de cours par semaine. Et puis j’apprécie l’esprit de cette école dans laquelle il n’y a pas de star système avec de jeunes comédiens un peu m’as-tu-vu. Je ne dis pas que c’est forcément le cas des autres écoles. Mais quand on est comédien on travaille forcément sur notre ego et cette école ne nous emmène pas sur ce chemin-là.

Reda Samoudi : Il n’y pas des écoles qui font du star système. Je suis passé par le cours Florent et j’ai constaté que dans les écoles où le nombre d’élèves est important il y en a toujours qui sont là pour se la péter et d’autres pour travailler. Mais il est exact que la vitrine…

Le spectacle est monté par la Compagnie La Gargouille que vous avez créée ou rejoint. A quoi cela correspond-il ?

Reda Samoudi : Nous faisons tous des choses à côté de la compagnie. Nous avons tous des projets divers. Mais la compagnie c’est notre maison, notre hygiène, nos repères. C’est grâce à elle que nous irons vers ce que nous avons envie de faire. C’est un lieu de liberté où comme on dit entre nous : "On peut se sentir le cul". Actuellement, nous essayons d’élargir notre structure à d’autres formes artistiques et à des personnes qui partagent le même état d’esprit qu’ils soient graphistes, musiciens pour tendre vers un collectif dans un même lieu. Il faut réunir les compétences pour pouvoir mener des projets dans l’entraide dans un système d’échange, de troc de services en quelque sorte.

Ma question est un peu prématurée parce que votre spectacle dans sa forme actuelle est encore jeune mais vous jouez actuellement un jour par semaine au Théâtre de la Providence qui par son choix de programmation permet de donner sa chance à de nombreux spectacles. Quels sont les premiers retours que vous avez ?

Jérôme Laeng : Nous avons de très bons retours du public que ce soit par leurs réactions à la sortie du spectacle ou le Livre d’or. Le comique, l’énergie, l’originalité, la folie du spectacle sont souvent relevées et applaudies. Pour le moment, nous n’avons pas encore de retours des professionnels établis. Mais il est vrai que la pièce est encore jeune, en devenir et le Théâtre de la Providence nous permet de rôder et tester la pièce et de commencer à la faire connaître. Nous agissons donc progressivement pour établir des contacts. En août 2004 nous étions au Festival d’Aurillac et en septembre 2004 nous avons participé à deux festivals, celui des Tréteaux nomades et Du rififi aux Batignolles à Paris.

François Duhem : Notre satisfaction c’est aussi de voir que les gens qui ont vu le spectacle l’année dernière reviennent et trouve celui-ci meilleur.

Reda Samoudi : Nous travaillons dans un état d’esprit qui fait que nous allons au bout d’une idée sans se juger et essayer de travailler à l’envie sans se fixer de limites quant à ce qui se fait ou ne se fait pas. Et quand on va au bout d’une idée, on arrive toujours à quelque chose de barré qui est inconscient et qui touche les gens au niveau du ressenti. Car au départ cela n’a pas été réfléchi mais senti.

Cathy Martin : Nous éprouvons un réel plaisir à être là.

Reda Samoudi : Ce que j’ai préféré dans le Livre d’or c’est la phrase : "Vous êtes tous des malades".

Je suppose que vous tendez à trouver un lieu pour une programmation plus dense.

Reda Samoudi : Il faut demander à notre attaché de presse.

Jérôme Laeng : Effectivement. Sur un ou plusieurs lieux pour jouer éventuellement toute la semaine. Mais nous sommes confrontés à des problèmes financiers parce que des salles existent pour nous accueillir mais il faut que les comédiens paient pour louer la salle à la semaine.

Effectivement, vous n’êtes pas les premiers à nous parler de cette frilosité des théâtres en termes de création artistique qui est souvent primée par une démarche purement économique.

François Duhem : En ce moment, nous revoyons complètement le dossier de présentation de notre spectacle puisqu’il a changé.

Reda Samoudi : Tout doit être recadré pour être proposé à des professionnels. Et ce spectacle contient aussi en germes quelques idées pour un prochain spectacle.

Un scoop ?

Reda Samoudi : Euh…non (rires). Cela étant une fois par semaine, ce n’est pas suffisant. Les festivals c’est bien mais cela reste du coup par coup et ne remplacent pas l’intérêt de jouer tous les jours ce qui donne de l’intensité au travail.

Vous avez abordé l’ego du comédien alors parlez-nous de vous et de vos projets parallèles.

Cathy Martin : Je suis issue du cirque et j’aime bien toucher un peu à tout. Le théâtre est là maintenant mais je m’intéresse à d’autres choses. J’ai plusieurs projets de spectacles notamment pour enfants avec justement Mélanie Allart qui s’inscrivent tous dans le spectacle vivant.

François Duhem : Pour ma part, en ce moment, je ne m’investis pas trop dans d’autres projets parce que je suis entré au Studio de Bock pour un cursus en 3 ans et je suis en dernière année que je souhaite mener à son terme car c’est important pour moi à l’exception des projets qui pourraient naître au sein de la compagnie bien sûr et de rôles dans des courts métrages par exemple qui n’implique pas une trop grande disponibilité. Par ailleurs, je m’essaie un peu à l’écriture théâtrale Je me suis donné un an pour travailler sur une pièce sur le thème de la mort. Donc je ne suis pas en recherche permanente de travail qui me poserait ensuite des problèmes d’emploi du temps.

Stéphane Duperay : Depuis l’année dernière, je joue dans la pièce "Croque Madame" qui se joue dans différents endroits qui nous ramène dans le monde des psychopathes puisque je joue le rôle d’une animatrice de téléréality show qui rencontre un serial killer cannibale. Nous jouons actuellement à l’harengbar rue de la Folie Méricourt tous les 15 jours. Par ailleurs, je suis en répétition pour "Couple ouvert à deux battants" de Dario Fo avec François Rousseau. Je fais également un remplacement dans la Compagnie Comédiens et Compagnie qui joue "La princesse d‘Elide" dans des théâtres nationaux en province ce qui me permet de faire une chose très différente du café théâtre. Et puis j’achève aussi ma formation au cours de Bock.

Reda Samoudi : Je gravite dans la mise en scène. J’ai fait la mise en scène de "Un ouvrage de dames" qui s’est joué cet été au Théo Théâtre avec une autre compagnie avec laquelle il y a une vraie synergie et qui va peut être rejoindre la Gargouille. Nous allons la reprendre sans doute pour une programmation plus dense. Je joue comme comédien dans une pièce d’un auteur algérien Slimane benaïssa qui est un auteur assez connu déjà. Il a beaucoup travaillé au Canada et commence à être connu en France. Le sujet de la pièce est un Roméo et Juliette de la cité mais, et je mets le "mais" tout de suite, car je suis allergique à cela, ce n’est pas une pièce clichés.

Elle est née d’ateliers d’écriture de jeunes des cités sur le thème de l’amour que Slimane Benâissa a retravaillé. C’est très drôle mais cela traite aussi d’un sujet plus grave qui est la non communication des générations, la génération des émigrés ne communiquant absolument pas. Cela se joue avec la compagnie Ra de Tours sur une mise en scène de Madeleine Gaudiche en province et prochainement à Massy. Nous espérons pouvoir jouer dans de grandes villes et dans les grands ensembles pour porter la bonne parole. Un peu de cinéma et puis un groupe de musique Tozz qui mélange théâtre et musique d’inspiration disco-funk et des textes en français. Dans ce groupe on retrouve Mélanie qui fait partie des chœurs. Nous sommes en phase de maquettage.

Quel a été votre rôle quand vous avez repris ce spectacle et maintenant s’agissant d’un spectacle qui évolue encore ?

Reda Samoudi : Au départ, mon rôle a été de cadrer de façon très importante le travail au point où on m’appelait le dictateur pour imposer des choses mais aussi pour les faire assimiler. Maintenant je les laisse développer dans l’instant ce qu’ils ressentent. Je reviens régulièrement bien évidemment pour recadrer d’éventuels dérapages par rapport à l’idée de base. Mais je veux me laisser surprendre par ce qu’ils proposent. On ne crée jamais autant que lorsqu’on a une contrainte au départ. C’est à partir du moment où on a des règles bien établies que l’on peut s’en affranchir.

François Duhem : Il y a un réel plaisir à jouer. Maintenant, on est dans cet état. On est heureux qu’il y ait eu ou non des ratés d’ailleurs. Il est important, surtout dans un spectacle comme celui, que le public sente que l’on s’amuse.

Reda Samoudi : Même s’il y a un incident, les gens sont avec nous dans le même bateau. On ne fait pas d’esbroufe. Quand j’ai repris le rôle de Klara et que j’ai eu un trou de texte, le personnage du Lord est venu avec le texte et m’a dit : "C’est là !". On a repris et on a tous ri ! Mais je pense, et j’en suis persuadé, que nous n’aurions pas pu faire cela si tout n’avait pas été très structuré au départ. Faire du déstructuré immédiatement je crois que ça n’existe pas.

Vous avez un discours très professionnel quant à la mise en scène.

Reda Samoudi : La plupart des gens travaillent comme cela et ce n’est pas un hasard. Je suis comédien aussi et c’est un bonheur de donner sa confiance à quelqu’un qui va vous diriger puis vous lâcher à un moment donné parce que les rails sont posés et laisse le comédien s’épanouir.

Belle chute …et voici qu’arrive le cinquième luron, François Rousseau, qui s’extirpe des embouteillages.

Parlez nous un peu de la pièce et de vos projets.

François Rousseau : Ce que j’aime dans cette pièce c’est qu’elle est ouverte à tous les délires et évolutive. L’essentiel est que l’on puisse s’éclater et l’absence d’interdits. La moindre petite idée peut nous emmener dans des choses différentes et ce genre d’opportunité est rare. Quoi d’autre ? Pas que des choses forcément drôles. Mais sinon…

Si …une phrase : And you will know my name is the lord and I lay my vengeance upon thee – By the death !

 

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# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

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