Revue musicale conçue par Michel Heim, mise en scène de Alma De Villalobos, Nicolas Kern et Michel Heim,
avec Laury André, Vincent Baillet, Gaël Cesbron, Jérôme Cuvilliez, Julien Dalex, Arnaud Dugué, Thierry Durot, François Dussillol-Godar, Jérôme Guérin, Laurent Giordanengo, Alexis Haouadeg, Michel Heim, Yvon Huiban, Franck Isoart, Benoît Lacassagne, Laurent Lapeyre, Sébastien Ledoux, Miko, Laurent Plessi, Thierry Quessada, Jacques Rosé et Xavier Sibuet.
La Compagnie des Caramels Fous fête ses 30 ans. Le bel âge pour cette compagnie atypique, une troupe exclusivement gay composée d'artistes amateurs qui enchaîne les succès avec des spectacles musicaux dont la qualité est enviée par bien des professionnels.
Leur credo est constituée par leur passion pour le divertissement musical parodique qui constitue également le véhicule idéal pour prôner leurs valeurs fondamentales que sont la tolérance, le droit à la différence et l'amour sans distinction de race, de religion et d'orientation sexuelle.
A la plume, Michel Heim, leur indéfectible grand manitou, dont la grande culture musicale et l'incontestable talent d'humoriste lui permettent de pasticher avec autant de cocasserie que d'impertinence les moeurs contemporaines, qu'il s'agisse des dérives politiciennes et policières, de la canaillerie des nantis ou de l'hypocrisie des enfants d'Abraham en matière de morale sexuelle tout en épinglant le cynisme des milieux d'affaires et même les chipoteries des homosexuels.
N'ayant pas peur des hybridations culturelles détonantes et sans ostracisme musical, Michel Heim, faisant le grand écart entre "Tournez manège" et de "La Ronde" de Schnitzler réunis, a concocté une revue sous forme de tableaux déjantés en puisant dans tous les registres, de la chanson de variété à l'opéra en passant par les standards des comédies musicales.
Ainsi, après l'aventure bigoudène de Madame Butterfly rebaptisée "Madame Mouchabeurre", leur dernier spectacle en date, les Caramels Fous reviennent avec "Pas de gondoles pour Denise", qui met en scène une galerie de personnages archétypaux du monde contemporain qui, tous autant qu'ils sont et quelles que soient leurs différences, partagent la même quête du bonheur et de l'âme soeur.
Leur prestation sur scène, toujours sous la direction vocale de Nicolas Kern et sous la direction chorégraphique d'une nouvelle venue, Alma De Villalobos, est épatante.
Drolissime spectacle tout public, "Pas de gondoles pour Denise" c'est donc 23 garçons sur scène qui chantent, dansent, jouent la comédie et délivrent, avec autant d'autodérision que de cocasserie, une bouffée de fraîcheur jubilatoire à travers des saynètes chorales dont certaines particulièrement réussies, tels celles du bureau, de la prison, des clients du Palace avec un clin d'oeil à la série télévisée ou du mariage, qui font également la part belle aux solos.
Alors tournent les coeurs avec une mention spéciale pour les compositions de Laury André en banquière bcbg nymphomane qui stresse son secrétaire énamouré (Thierry Durot) et à Alexis Haouadeg gabarit XL qui campe une Divine plus vraie que nature qui séduit un bodybuildé XS (Sébastien Ledoux).
Le public reconnaitra les valeurs sûres que sont Laurent Plessi qui se la joue rocker sur le retour en jean et santiags façon Dick Rivers à la banane molle, Franck Isoart qui campe une ravissante directrice de salon de beauté, Laurent Lapeyre en producteur à kippa face à l'émir Laurent Giordanengo qui cache sous des burquas de bien inattendues concubines et Thierry Quessada en animateur télé des années 70.
Autour de Denise, qui n'est pas une arlésienne mais une technicienne de surface lesbienne qui n'a pas sa langue dans sa poche, interprétée par François Dussillol-Godar, et qui sert de fil rouge, Jérôme Cuvilliez, Vincent Baillet, Xavier Subuet, Julien Dalex, Arnaud Dugué, Miko, Jacques Rosé, Yvon Huiban, Frédéric Morel, Jérôme Guérin, Benoît Lacassagne et Gaël Cesbron complètent une distribution épatante qui dispense un spectacle festif qui, sous couvert de bluettes, porte des idées généreuses. |