On croyait les Puppetmastaz perdus corps et biens depuis leur "rupture" d'il y a deux ans - qui avait donné lieu à l'album The Break up. Mais décidément il faut se méfier des marionettes, surtout quand elles déclarent officiellement vouloir en finir avec le règne des humains (cf. The Takeover, qui promettait un coup d'Etat des marionnettes) : les voilà réconciliées et de retour avec Revolve and step up ! chez Discograph - un titre programmatique pour cet album de la reformation.
On retrouve dans ce cinquième album les ingrédients du charme de ce crew pas comme les autres, à commencer par une bonne dose de folie. La pochette de l'album est d'une laideur aussi franche que les marionnettes elles-mêmes : normal. Les portes restent ouvertes aux influences de tout poil. Le collectif berlinois continue de nous offrir un hip-hop riche, nourri par la culture des arts de rue, loin des clichés gangsta. Leur flow est alimenté par un mélange musical éclectique : electro, ragga, dubstep. Les Puppetmastaz maîtrisent leurs gammes sur le bout des doigts et ça s'entend.
L'ensemble démarre très mollement, le vaisseau spatial dans lequel les bestioles se sont embarquées pour aller chercher Frogga sur la lune (oui, c'est le pitch de l'album) met du temps à décoller. "Full bashment" lance l'album sur les bases d'un son lourd et d'un flow qui impose. Ca continue sur "Fresh day" mais ça s'essoufle déjà sur "Entertainers", titre beaucoup moins incisif que les précédents. "Turn into gold" vient speeder un peu tout ça avec un son électro très nineties. Ensuite, pour peu qu'on soit un fan, on prend une bone claque electro pop avec une reprise du Rocky Horror très drôle. La suite reste assez electro avec un "Mastaz of ceremony" puissant. Une première partie d'album assez confuse, avec quelques bons titres, mais rien n'est vraiment lancé.
Vient ensuite la pépite de cette album "Crystal Castle" qui rappelle furieusement les frenchies de TTC. Ensuite on change du tout au tout avec "Innerself respect", très mélodique, au flow très doux et entrainant. Cette deuxième partie d'album est moins electro, un peu plus chantante. Plus d'instru dans la musique : "Plus ultra revolution", "Mr Doubt". Mais le son hip-hop reste présent, notamment sur l'excellent "From roof to roof". A noter la dernière track, à la bande son minimal-house. Les puppets viennent de Berlin après tout.
Le résultat final est donc un drôle d'opus ébourriffé, dans lequel on ne sait pas trop par où entrer, et qui donne un peu l'impression qu'ils y ont laissé des pistes demo. Les skits n'aident pas vraiment à s'y retrouver, et les ruptures de style titre après titre non plus. Il y a cependant pas mal de tracks qui sont tout simplement excellentes. C'est le manque de cohésion de l'ensemble qui fait tout vaciller. On comprend que l'ensemble est fait pour être vécu live. Les puppets sont une machine de scène, et cet album donne vraiment envie d'aller les (re)voir. |