Monologue écrit et interprété par Daniel Picouly dans une mise en scène de Marie Pascale Osterrieth. Daniel Picouly se tient debout sur une table, dans une salle de classe dont le décor fleure le Jules Ferry et le retour des cours de morale.
Il envisage à voix haute de tuer son professeur, ou plutôt ce remplaçant qui l'a humilié devant ses camarades à cause d'un H mal placé en écrivant le mot "orthographe".
En revenant sur les bancs de l'école pour y donner une conférence sur le métier d'écrivain, les souvenirs affluent. Seul en attendant l'arrivée des élèves il affûte ses réponses. Ce sont fréquemment les mêmes questions qui reviennent lors de ces rencontres.
Mais comme les élèves n'arrivent toujours pas, son esprit vagabonde et il égrène ses souvenirs d'école, et en particulier ceux qui lui ont donné envie d'écrire. Ou plutôt ont donné la rage d'écrire à ce fils d'immigré pour laver les humiliations subies par lui et par sa mère en raison de leur orthographe défaillante.
"La faute d'orthographe est ma langue maternelle" de Daniel Picouly est écrit de manière ciselé, saupoudré de formules imagées et de figures de style. Daniel Picouly est d'abord un écrivain. Un écrivain sensible, qui sait raconter les histoires, distiller de l'émotion au travers des mots.
Il se raconte, enfant admirateur du Chevalier de Saint George dont lui parlait son père, cancre que le professeur disait "bête à manger du foin", grand frère dans une famille pauvre affublé de douze frères et soeurs...
Sincère et sympathique, le sourire franc et massif, Daniel Picouly livre avec sincérité un beau texte, généreux, à la fois drôle et émouvant, empreint d'une note de nostalgie d'enfance. |