Le mercredi, il ne faut
me proposer ni un concert, ni une bière dans un bar, ni même
un restaurant savoyard avec raclette à volonté. Le
mercredi c'est le soir de Columbo et cela fait des années
que c'est comme cela.
Seulement ce soir, dilemne : y'a t-il un choix à faire entre
le concert des stupéfiants M.A.S.S
alliés aux charmants rennais de The Dude,
et la plus mauvaise aventure du celèbre lieutenant, pastiche
d'un thriller où il n'y a même pas de meurtre, où
on ne sait même pas qui est le vilain et où Columbo
trouve la solution en faisant des zooms numériques sur d'improbables
photos ? Non, le choix est vite fait : ce sera concert et je ne
regretterai pas le choix !
Me voici donc dans le Mondo Bizarro en attente de deux groupes
montants de la scène rock actuelle.
Premiers à entrer dans la salle, les membres de The
Dude présentent une formation très classique
: deux guitares, une batterie et une jolie bassiste-chanteuse.
Nés
dans les cendres des fameux Candie Prune,
les Dude semblent avoir assimilé pas mal des bonnes influences
de ces dernières années : on retrouve des paroles
à la fois violentes et sensuelles chantées à
deux voix et posées sur des guitares dévastatrices
façon The Hives.
Le tout sans négliger les mélodies entraînantes
comme avec l'excellent "Bastards"
ou "Kiss me". C'est varié,
bien écrit et joué avec plaisir.
Si l'on ajoute à cela les chemises et cravates classiques
du revival Joy Divisionesque, on obtient
à coup sûr une étoile montante de la scène
française.
Et ce ne sont pas les nouvelles chansons qui feront retomber la
sauce : l'influence des groupes en "The" y est encore
plus présente et la basse de Laureline
se transforme en troisième guitare saturée pour en
rajouter encore dans la puissance sans jamais que le morceau ne
devienne confus.
A suivre absolument...
La salle est inhabituellement remplie. Au premier rang, une série
de fans survoltés attendent l'apparition de M.A.S.S
et surtout de la chanteuse Justine Berry,
sorte de clone de Debbie Harry dont
la réputation a précédé ce concert.
Les
musiciens arrivent sur scène et effectivement la ressemblance
est plutôt là. Le public assiste à une prestation
de haut vol entre un groupe mi-rock mi-punk et une furie blonde
sur le devant de la scène.
J'ai beau essayer de trouver à qui le groupe ressemble (manie
typique du chroniqueur musical), rien ne vient. On ne peut pas vraiment
parler des Strokes ni de Blondie
comme il était annoncé. C'est un mélange d'influences
connues pour un style unique.
L'équipe du premier rang continue son show, alternant passage
sur la scène pour féliciter Justine ou offrir une
bière au guitariste et slams plus ou moins réussis.
Une fan viendra même accompagner Justine au chant sur un titre.
Apparement le groupe est aussi ravi que le public et l'ambiance
est incroyablement detendue. Justine Berry sourit, remercie la salle
et entonne un classique pendant que le guitariste se prépare
pour une série de rappels.
Nul doute qu'ils ne regrettent pas d'être venus s'installer
en France et qu'on n'a pas fini d'entendre parler d'eux.
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