La tournée intensive de Breton passait par la Lorraine, tête d’affiche du festival Zikametz, le 21 septembre 2012.
Festival à taille humaine où éclectisme rime avec rencontre, Zikametz offrait dans le cadre des Trinitaires, soit dans une chapelle, dans un caveau ou dans un cloître, ce qui ne fut pas le cas à cause de la pluie, une affiche intéressante avec donc Breton mais aussi Tristesse Contemporaine, Sporto Kantes, Telepathe, Busdriver ou encore Benny Sings. Une ancienne chapelle, endroit qui n’a rien d’étrange pour écouter la musique presque plastique de Breton, et célébrer ensemble une messe diaboliquement dansante et euphorisante.
Plus encore, le lieu semble idéal aux inspirations pluri sensorielles, aux fulgurances, et à l’audacieux univers musical polymorphe (rock-electro-dubstep…) du collectif Londonien. Alors que les films travaillés dans le Bretonlabs projetés sur grand écran derrière le groupe se reflètent sur les arcs brisés et les colonnes fasciculées, Breton nous assène une set list presque parfaite, brillante.
Intense, sec et forcément sur un temps trop court, le groupe donne sur scène tout, avec rage et sourire laissant le public en transe grognant de plaisir ! "Can you hear me Major Tom", aurait-on pu entendre, tellement le vol était électrique et puissant.
Une scène qui agit comme un révélateur pour le groove tendu, la musique, les choix esthétiques, les lignes courbes, les gyrus musicaux de Breton, les morceaux y prennent alors tout leur sens. Ne laissant jamais de côté des explorations soniques, les titres restent abordables donnant l’impression de s’adresser aussi bien aux jambes qu’au cerveau.
Totalement convainquant, Breton fascine par une maîtrise instrumentale et musicale parfaite et par la sympathie que dégage le groupe entre eux et avec le public. Un concert à l’énergie manifeste, une expérience visuelle qui prouve le talent d’un groupe résolument attachant et sûrement promis à un bel avenir ! Et il suffit de voir le plaisir qu’a Roman Rappak sur scène et à s’exprimer en français pour se rendre compte du lien qui unit Breton à la France… |