Plugs, un des derniers bébés d'Eurostar Records, nous est présenté comme un ovni musical. Morgan Quaintance et ses camarades de l'East London sont baignés d'art contemporain. Avec l'animateur graphique français Alden Volney, ils ont développé tout un univers visuel mêlant animations psychédéliques et effets nostalgiques de ce que permettait la technique il y a trente ans (les clips peuvent être vus sur www.thisisplugs.com).
Leur premier album éponyme confirme l'intuition que l'on pouvait avoir qu'ils ne choisissent pas forcément la simplicité. Pour ceux qui aiment la cohérence dans leur écoute, passez votre chemin. L'album commence sur un morceau très electronica, avec une instru très proche de Air. Malheureusement, la voix triturée, quasi vocodée, laisse présager d'un tas de trucs déjà entendus. Beaucoup de bidouillage electro, mouvance 8-bits, viennent amplifier l'envie de passer à la chanson suivante.
Avec "On And On", on se sent déjà mieux. Une guitare présente, une vraie voix, une rythmique un peu travaillée. De l'électro dosé pile comme il faut pour rendre le titre alléchant. Vers les deux tiers de la chanson, tout s'arrête pour laisser place à une grosse montée électro old-school qui n'aboutit sur rien (l'intention était semble-t-il de faire du psychédélisme rétro-futuriste pour explorer des paradoxes cosmiques - malheureusement, ça ne fonctionne pas trop). Dommage.
Le troisième titre continue sur une note très pop-rock. Le morceau "Set Fire" est très équilibré, les riffs sont bien sentis, et le refrain très entrainant : clairement un bon single. A partir de là, le reste de l'album s'enchaîne. Dès que le groupe s'appuie sur ses bases rock, ça sonne plutôt pas mal, avec jusque il faut de touche electronica pour nous transporter un peu ("Black Microdots", "Return", "White Light"). Par contre quand c'est mal dosé, ça ne sonne plus, et on se demande ce qu'on fait là.
En conclusion, un album sympathique pour quelques titres. Plugs montre un certain savoir faire rock, avec de grosses influences d'un peu partout. Ça laisse présager du bon pour les futurs albums.
|