Vendredi 28, soirée sold out, avec pas moins de 15.000 spectateurs présents aux Docks des Suds pour cette deuxième soirée Marseillaise de Marsatac sous le signe du rap, de l’électro et du dubstep.
15 concerts seront proposés ce soir avec l’ouverture de la grande scène extérieure (scène 3).
On démarre donc la soirée avec 1995, groupe de rap français à l’ancienne (enfin, avec des jeunes mais dans l’esprit des pionniers des années 90).
A la base pas trop notre tasse de thé, mais on doit toutefois admettre que, pour un concert inaugurant cette soirée, l'ambiance fut au rendez-vous. Les 5 MC’s et le beat maker de 1995 ont su y faire et ont chauffé la foule déjà nombreuse pour ce premier concert. On remarque la jeunesse du public, à savoir si c’est nous qui vieillissons ou alors une programmation orientée pour…
Nous courons vers la scène 1, avec un tel monde, les Docks des Suds semblent pratiquement confinés et on se retrouve à jouer des coudes pour parvenir à notre destination. Ici se produit Spoek Mathambo, étonnant mélange entre sonorités traditionnelles Sud-Africaines et rap moderne. La recette fonctionne et conquit le public intrigué par cette formation.
Sur un détour, une atmosphère scénique attire notre regard et notre ouïe sur la scène Cabaret : lumières bleus très sombres, obscurité renforcée par les visages des musiciens semi-cachés sous des sweats à capuches.
Il s’agit d’Aucan, œuvrant dans un rock expérimental accidenté, entre ascensions dubstep et faux-plats downtempo.
L’ambiance particulière envahit la salle et convainc chacun dans la qualité de ce rock sombre. Cela nous a valu de mettre de côté Orelsan qui, aperçu de loin, a apparemment attiré la foule.
Retour sur la scène 1, pour l’un des grands rendez-vous de la soirée avec le projet initié par Marsatac en faisant appel à Nasser.
Ce projet, Mix Up Maroc propose un étonnant mélange hybride du rock/électro des Nasser, des instruments traditionnels avec un maître de musique gnawa Maâlem Hassan Boussou et du rap marocain de Komy. Tous ces sons et instruments pourtant bien ancrés dans leurs styles dédiés, sont pourtant en parfaite harmonie les uns avec les autres.
On se prend très vite au jeu, la musique particulière sonne comme une nouveauté, on oscille entre guitare effrénée et guembri (instrument traditionnel aux sons de basse incroyables).
C’est ainsi que le concert passe très vite et nous en redemandons. Pour en savoir plus, on vous invite à lire le retour de l’interview de cette formation à paraître prochainement sur Froggy’s Delight.
L’heure est formelle, il est 23h30, heure de passage de C2C sur la grande scène 3. Toute la foule s'est amassée pour les voir, ne faisant que confirmer leur fulgurante notoriété. 15 minutes avant le début, le public remplit quasiment la totalité de l'espace.
Une véritable marée humaine à laquelle certains se retrouvent contraints d‘abandonner les premiers rangs, serrés comme des sardines. Ils arrivent sur scène sous une trombe d’applaudissements et commencent leur show, chacun derrière sa platine dédiée. Difficile de capter les spectateurs en DJSet, mais ces cinq là savent y faire : chorégraphie minimaliste mais bien orchestrée, platines changeantes de main tout en maintenant le rythme, configuration scénique modulable, duels en face à face Hocus Pocus vs Beat Torrent…
Certains regretteront, à juste titre, de ne pas bénéficier d’un écran géant. Ce qui n’empêchera pas à la foule de se retrouver en trans sur "Down The Road" et un "F.U.Y.A" mémorable.
Tandis que Madeon œuvre sur la scène 1, nous gardons tout cet entrain emmagasiné au cours de la performance de C2C pour aller à la rencontre de Murkage.
On savait un électro/rap mordant, nous en avons été servi avec une énergie impressionnante. En un rien de temps ils sont parvenus à enflammer le public Marseillais qui ne sait où donner de la tête avec ces quatre gars occupant tout l’espace de la scène. Ça saute, ça court, ça bouge dans tous les sens.
Le thermomètre explose en chaleur dans les espaces intérieurs, le monde se fait trop oppressant notamment dans la salle1 où la fosse déborde sur les portes battantes de l’entrée.
Un peu d’air frais est nécessaire, ça tombe bien 00h50, c’est au tour de Spank Rock d’investir la scène extérieure. Le rappeur arrive sur scène accompagné de son dj au féminin tendance dance des années 90 avec mini-short et mini-haut.
Une bonne partie du concert est composé d’un set assez clubbing, la foule danse et s’éclate. Quelques morceaux en duo avec la dj au chant feront également l’unanimité, notamment avec le titre "Car Song", enregistré à la base avec Santigold.
Nous restons au frais où Dope D.O.D arrive pour clôturer cette soirée en scène 3. Du hardcore hip-hop Néérlendais ? Plutôt efficace en cette heure tardive ! Il ne vaut mieux pas y emmener des âmes trop sensibles, tout est fait en sorte de marquer les esprits : regards provocateurs, un son des plus tonitruants, un masque peu attrayant, un gars au look métaleux double face (œil blanc et cheveux longs d'un côté, rasé et œil noir de l'autre), brrr... mais ça défoule et ils assurent un show assez énorme. Ils remonteront aussi sur scène en impro avec Noisia.
Ce deuxième soir ne fait que confirmer la festivité ambiante de cette édition de Marsatac. Les lieux étaient envahis, voire trop, par les 15 000 personnes. Ce soir nous a également permis de découvrir la troisième scène, celle extérieure, qui nous conforte dans la capacité à recevoir de gros concerts (si ce n’est le manque d’écran géant). Demain, samedi, est le dernier soir de Marsatac. Une programmation plus orientée rock/new wave nous attend toujours avec cette pointe caractéristique d’électro : Kas Product, Mekanik Kantatik, Juveniles, Stuck In The Sound, 2Manydjs, et tant d’autres. |