Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Erik Truffaz Quartet
Interview  (Centre Culturel Suisse, Paris)  27 septembre 2012

Le Erik Truffaz Quartet sort son dixième album en quinze ans sur le mythique label Blue Note Records. Après le Nu Jazz drum'n'bass des débuts, le son est devenu plus rock. Les collaborations avec des chanteurs d'origines diverses se sont succédées. Après Sophie Hunger, c'est une autre suissesse, Anna Aaron, qu'Erik Truffaz invite sur son nouvel album El Tiempo De La Revolución. Nous retrouvons donc le quartet et Anna Aaron au Centre Culturel Suisse, rue des Francs-Bourgeois dans le Marais, d'abord pour une session dans des conditions absolument excellentes, puis pour parler de ce temps de la révolution.

http://www.tasteofindie.com/concert-4310-Erik_Truffaz_Quartet_avec_Anna_Aaron-Portraits_Paris_.htmlConsidérez-vous que votre musique s'apparente encore au jazz ?

Erik Truffaz : Dans le dossier de présentation du dernier album par le label, j'ai fait modifier "groupe de jazz" par "groupe de pop instrumentale", ça correspond plus à la musique. Ce qu'on a conservé du jazz, c'est d'abord le fait de jouer ensemble lors de l'enregistrement et d'improviser. Mais les racines de notre musique ne sont plus seulement jazz, on y trouve aussi beaucoup de pop.

Anna Aaron chante sur trois chansons du dernier album. Qu'apporte-t-elle, elle, en particulier ?

Erik Truffaz : Elle apporte d'abord son talent. Elle a un grain de voix particulier. Elle a aussi un sens de la mélodie et de l'harmonie très fort. Elle a d'ailleurs composé un morceau qui est sur l'album. C'est une jeune chanteuse très talentueuse.

Je pensais aussi que le fait qu'elle soit née à l'étranger et que son travail se nourrisse de cultures métissées serait quelque chose que vous apprécieriez chez elle, comme dans vos collaborations précédentes avec des artistes d'horizons divers.

Erik Truffaz : Bien entendu, mais ce n'est pas pour cela qu'on l'a choisie. La rencontre s'est effectuée lorsque notre manager a fait écouter une démo à Marcello (Giuliani), notre bassiste, pour qu'il produise l'album d'Anna. Il a donc produit l'album. Moi, j'ai enregistré sur un morceau de son album. Le contact est bien passé. Elle a assuré des premières parties pour nous. On a d'abord tendance à enregistrer avec des gens avec qui on a eu des aventures musicales. C'est là que se trouve le sens de notre collaboration.

Erik Truffaz

Les musiciens avec lesquels on collabore sont aussi des personnes avec lesquelles on a des affinités politiques. J'entends politique au sens de la manière dont on voit la vie, dont on se comporte vis-à-vis d'autrui, dont on appréhende l'autre, les frontières, le partage des biens... C'est peut-être pour cela que nous travaillons avec des artistes qui sont dans la même lignée ou ont une certaine filiation entre eux.

C'est ainsi qu'on revient donc au titre de votre nouvel album.

Erik TruffazErik Truffaz : "El Tiempo De La Revolución" exprime, bien entendu, une ligne politique, mais il parle aussi des révolutions qu'on effectue au niveau personnel tout au long de sa vie. Durant l'enfance, l'adolescence, et aussi à l'âge adulte. Enfin c'est un clin d'oeil à Ennio Morricone.

Avec le titre de l'album, on s'attendrait à des sonorités plus hispanisantes, voire à du chant en espagnol.

Erik Truffaz : Non. Les titres des albums ont d'abord des vocations poétiques. Marcello avait proposé d'appeler l'album "Le temps de la révolution", mais je trouvais que ça faisait trop Mélenchon. Ça ne me faisait pas rêver. Or on était en Espagne, j'ai alors eu l'idée de ce titre. Il ne faut pas y voir un hommage à la révolution au Chili ou à Cuba. Et d'ailleurs je me méfie des révolutions.

Ce soir, Benoit Corboz a joué uniquement au piano. En est-il de même sur l'album ?

Erik Truffaz : Non, pas du tout. Il a un orgue Hammond dont il manie les effets de manière incroyable. Mais pour la session acoustique, il n'a joué que du piano. Sur le disque, c'est lui qui fait tous les sons de nappes synthétiques, tous les sons électroniques.

Anna AaronComment se présente la tournée ? Anna Aaron vous accompagnera-t-elle ?

Eric Truffaz : On n'emmène pas Anna sur toutes les dates. Il y a des pays où nous sommes économiquement faibles. Lorsqu'on va jouer au Canada et à New York, nous rentrons à peine dans notre budget. Par contre elle nous accompagnera sur toute la tournée européenne.

Question vie pratique. Avec des concerts aux quatre coins du monde, à quelle fréquence changez-vous de passeport ?

Erik Truffaz : Je le change environ tous les 2 ans. J'ai deux passeports, un pour les pays arabes, et un pour pouvoir aussi me rendre en Israël.

Comment se fait-il que le passage à l'Olympia de Paris se fasse seulement en avril 2013, soit près de six mois après la sortie du disque ?

Erik Truffaz : C'est d'abord une affaire de stratégie. Pour avoir du temps pour vendre les billets, et ensuite pour relancer l'album. Tu sors le disque, tu fais de la promo et pour qu'on parle de nouveau de toi dans les médias, c'est bien d'avoir une grosse date quelques mois plus tard. C'est difficile en tant qu'artiste d'être mis en avant, ce qui te permet de vendre des disques. Tout va très vite, c'est pour cela qu'il faut réfléchir à une stratégie.

Erik TruffazLa musique reste-t-elle un bon moyen d'échange entre les hommes malgré les différences de nationalité, de culture, de tradition ?

Erik Truffaz : Notre musique cherche à créer de l'émotion, or l'émotion n'a pas de nationalité. Il y a quelques semaines, on a joué avec une chorale sud-africaine. Lorsque quelque chose de positif se passe, comme avec eux, ça transcende tout. La nationalité. Les classes sociales. Et pourtant on aurait pu avoir la même émotion en jouant avec des esquimaux. C'est pour cela que les concerts marchent bien. Les gens viennent recevoir une dose d'émotion, sortir de leur quotidien.
Quant aux rapports entre musiciens, j'ai enregistré, il y a quelques années, un album à Calcutta avec des indiens. Lorsqu'on travaille la matière musicale, les codes sociaux, culturels s'effacent. On se retrouve juste dans la musique.

Le jazz continue à avoir une image élitiste. Le remarquez-vous au niveau de votre public ?

Erik Truffaz : Nous jouons peu dans les festivals de jazz, plutôt dans des festivals ou des salles de rock. Certaines fois nous passons aussi dans des petites salles jazz et c'est très bien. Mais nous intéressons peu les programmateurs de jazz intellectuel. A leurs yeux, nous faisons de la variété. Ça fait maintenant 15 ans qu'on a signé chez Blue Note. Notre public, maintenant, s'étale en terme d'âge. Je signe souvent des autographes pour les parents qui étaient des fans au début.

Erik TruffazOn sait que Louis Armstrong avait des problèmes physiques à force de jouer de la trompette. Connaissez-vous aussi ces symptômes ?

Erik Truffaz : La trompette, ça use les dents. C'est le seul problème que j'ai.

Et pourquoi la trompette ?

Erik Truffaz : Mon père jouait du trombone et il avait besoin de quelqu'un pour l'accompagner pour aller jouer dans les bals. C'est pour ça que, tout petit, j'ai appris la trompette.

Retrouvez Erik Truffaz Quartet
en Froggy's Session
pour 3 titres en cliquant ici !
  

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album El Tiempo de la Revolución de Erik Truffaz Quartet
Erik Truffaz Quartet en concert à L'Aéronef (jeudi 28 mars 2013)
Erik Truffaz Quartet en concert à L'Aéronef (vendredi 8 mars 2019)
La chronique de l'album Arkhangelsk de Erik Truffaz
Erik Truffaz en concert à la Salle des fêtes de Ramonville (25 mars 2005)
Erik Truffaz en concert au Festival Le Printemps de Bourges 2007 (jeudi)
Erik Truffaz en concert au Grand Mix (17 mars 2009)
Erik Truffaz en concert au Fil (22 mars 2009)
L'interview de Erik Truffaz - Marcello Giuliani (avril 2007)
La chronique de l'album Dogs in Spirits de Anna Aaron
La chronique de l'album Neuro de Anna Aaron
La chronique de l'album Pallas Dreams de Anna Aaron
Anna Aaron en concert au Festival Les Femmes S'en Mêlent #17
L'interview de Anna Aaron (26 janvier 2012)

En savoir plus :
Le site officiel de Erik Truffaz Quartet
Le Myspace de Erik Truffaz Quartet
Le Facebook de Erik Truffaz Quartet

crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


Laurent Coudol         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
# 11 février 2018 : C'est Cadeau !

Cette semaine, une sélection culturelle aux airs d'idées cadeaux pour vos bien-aimé(e)s. Parce qu'il n'y a jamais assez de prétextes, bons ou mauvais pour se faire des cadeaux et faire découvrir nos coups de coeur aux gens qu'on aime. Voici donc de quoi écouter, lire, voir, sortir pour les jours qui viennent et même un peu plus.

Du côté de la musique :

"Magnus effect" de Cadillac Palace
"Iris Extatis" de Daphné
"Franz Schubert : La truite - Fantaisie en ut majeur" de Guillaume Chilemme & Nathanael Gouin
Joseph Edgar de passage à la Bellevilloise
"Between the earth and sky" de Lankum
"Reminiscenza" de Ludmila Berlinskaya
"Picaflor" de Mon Côté Punk
"Old and new songs" de Old And New Songs
"Face B 1965 / 1981" de Pierre Vassiliu
"Vox low" de Vox Low
et toujours :
"Imposture" de Alice Lewis
Pampa Folk, Noosphère, Schlasss, After Marianne dans une sélection de singles et EPs
Interview avec Romain Humeau autour de son album "Mousquetaire #2"
"Walk between worlds" de Simple Minds
"Shadow People" de The Liminanas
"Amanda Dakota" de Théo Ceccakdi / Freaks

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Quills" au Théâtre de la Colline
"Bestie di scena" au Théâtre du Rond-Point
"Peer Gynt" au Théâtre des Bouffes du Nord
"Moscou Paradis" au ThéâtreAthénée-Louis Jouvet
"La Flûte enchantée" au Palais des Congrès
"Nouveau(x) genre(s)" à la Manufacture des Abbesses
"Le Cercle de Whitechapel" au Théâtre Le Lucernaire
"Affaires courantes" au Théâtre de Belleville
"Guérisseur" au Théâtre Le Lucernaire
"Le Marchand de Venise" au Théâtre Le Lucernaire
"Cheer Up !" au Théâtre de La Croisée des Chemins
"Mademoiselle Julie" à la Comédie de Picardie à Amiens
des reprises à ne pas rater :
"Le Cas Martin Piche" au Théâtre de la Comédie de Paris
"Trois quart d'heure avant l'Armistice" au Théâtre Essaion
et les chroniques des autres spectacles de février

Cinéma avec :

les films de la semaine :
"Wajib" de Annemarie Jacir
Ciné en bref avec :
"Marie Curie" de Marie Noëlle
"Cinquante nuances plus claires" de James Foley
"The Passenger" de Jaume Collet-Serra
"Hannah" de Andrea Pallaoro
"Wonder Wheel" de Woody Allen
"Les Tuche 3" de Olivier Baroux
les chroniques des sorties de janvier
et les chroniques des autres sorties de février

Lecture avec :

"Entrez dans la danse" de Jean Teulé
"Eparse" de Lisa Balavoine
"Il est toujours minuit quelque part" de Cédric Lalaury
"Monster" de Alan Moore, John Wagner & Alan Grant
"Notes pour une histoire de guerre" de Gipi
"Philippe Henriot" de Christian Delporte
"Pirates ! l'art du détournement culturel" de Sophie Pujas
"Potlach" de Marcos Prior & Danide
"Tous les hommes du roi" de Robert Penn Warren
et toujours :
"Famille parfaite" de Lisa Gardner
"Histoire dessinée de la France - Volume 2 : L'enquête Gauloise" de Jean Louis Brunaux & Nicoby
"L'essence du mal" de Luca d'Andrea
"L'invention des corps" de Pierre Ducrozet
"Les derniers jours de Versailles" de Alexandre Maral
"Les énigmes de l'histoire de France" de Jean Christian Petitfils
"Par delà les glaces" de Gunilla Linn Personn
"Tombé dans l'oreille d'un sourd" de Grégory Mahieux & Audreu Levitre
"Zero K" de Don DeLillo

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

Les 4 derniers journaux
- 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
- 07 avril 2024 :Un marathon de nouveautés !
- 01 avril 2024 : Mieux vaut en rire !
- 24 mars 2024 : Enfin le printemps !
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=