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puce Tourcoing Jazz Festival #26 (édition 2012)
Marcus Miller - Blitz the Ambassador - Jarle Bernhoft  (Tourcoing)  du 20 au 30 octobre 2012

Il est ces petites bulles magiques qui se plaisent à danser vigoureusement dans les têtes. Au début, les doigts tapotent. Puis les vibrations se propagent. Les épaules s'agitent jusqu'aux pieds qui se mettent à battre la mesure. Cela fait 26 ans déjà que le Tourcoing Jazz Festival fait pétiller ces bulles. Cette année, l'affiche est tout aussi enivrante que les précédentes. Voici trois ingrédients détonnants du savant breuvage Tourcoing Jazz 2012.

Première partie : le jazz de Marcus Miller

Ma première halte au Tourcoing Jazz Festival à Brooklyn. Le jazz de Marcus Miller n'est pas une trituration de l'esprit. Il brille d'abord par l'émotion qu'il arrive à transmettre. Beaucoup de joie. Un plaisir de jouer. Une envie de le transmettre. Je crois qu'on reconnaît un grand musicien à sa faculté de pouvoir transmettre, par la musique, un message clair. Marcus Miller traduit à la perfection, par son jeu de basse, ses émotions.

Le jazz de Marcus Miller n'est pas technique ou pas toujours. Et pourtant, il sait, il peut. Il s'est produit et a travaillé avec les grands : Miles Davis et bien d'autres. On dit toujours que, joué par le maestro, un morceau a l'air si facile. Il joue comme il respire, avec une facilité déconcertante. Son jeu bien placé, rythmé mais sans fioritures. Il sait utiliser les silences. L'essentiel, encore une fois, le message.

Le jazz de Marcus Miller se fait à plusieurs. Accompagné de ces musiciens tous plus vertuoses que les autres, il n'hésite pas à se faire oublier. Comme le faisait Miles Davis, Marcus Miller désigne tour à tour, le soliste du moment. Et trompette, saxo, piano, guitariste, batteur, divague alors somptueusement sur le thème principal.

Le jazz de Marcus Miller est touchant. Je crois que la partie qui m'aura le plus marquée reste ce morceau "Goray", une île lourde d'histoire, symbole de la traite négrière. Le morceau, en mémoire de l'esclavagisme, est frappant par la joie qu'il dégage. Le fin mot de l'histoire : "Reconstruire sur des cendres". Je revois encore Marcus Miller, danser sur son thème, jouant clarinette basse puis basse. Générosité, rassemblement, voilà ce qu'évoque d'abord pour moi le jazz.

Deuxième partie : Blitz the Ambassador

Toujours Brooklyn. Le Tourcoing Jazz aime nous balader aux quatre coins de la ville. On voyage de lieu en lieu pour voir se produire les artistes. Chaque année, parmi les toits du jazz, un chapiteau rouge se dresse sur la place de Tourcoing : "le Magic Mirrors". Blitz the Ambassador ? Je regardais encore le programme, l'air interrogateur. Un rappeur dans une alcôve rouge emplie de miroirs ? Et pourtant quand j'ai vu sur scène les musiciens : trombone, saxophone, trompette, basse, batteur, tous de costumes vêtus s'avancer à pas de swing, j'ai souri.

Le jazz de Blitz the Ambassador est d'abord armé d'une puissance transcendante : sa musique africaine. Elle explose dans la salle pour vibrer agréablement dans les oreilles. De morceaux, les cuivres chantent ou plutôt s'exclament de leurs chaudes notes. C'est une sorte d'interpellation festive qui invite à faire danser, à partager.

Le jazz de Blitz the Ambassador, c'est aussi sa voix, son flow, ses influences hip-hop qui donnent un savoureux mélange. Il est étonnant par la subtilité de son chant. Parfois il est dur et rythmé. Et pourtant il n'agresse pas. Parfois il se fait plus doux, laissant transparaître sa voix aérienne et chantante.

Le jazz de Blitz the Ambassador n'est pas statique. Des paroles débitées au rythme de l'éclair aux rythmes africains envoûtant l'atmosphère, l'ensemble poursuit un unique but : partager un message endiablé mais salvateur. Ces influences multiples nous font goûter au multi-culturalisme. Ne serait-ce pas les racines du jazz ?

Troisième partie : Jarle Bernhoft

Ma dernière sélection du Tourcoing jazz s'arrête enfin au grand nord avec un artiste tout droit venu de Norvège. Le jazz de Jarle Bernhoft n'est pas plusieurs mais un. Il est une sorte d'homme-orchestre, un fou chantant, unissant toutes les pièces de ces morceaux, tous les instruments de ses deux mains et de sa voix. Jarle Bernohft, se produit seul, entouré de ces instruments : guitare, clavier et de ses boucles.

Le jazz de Jarle Bernhoft est d'abord cette imagination, ce mélange de pièces musicales différentes, étonnantes, empilées savamment pour produire un morceau. C'est d'abord des bruitages en rythme, des "coin-coin", un rythme tapé sur le dos de la guitare, du beat-box. Et les voilà capturés ensemble, dans la boîte, prêts à tourner en boucle.

Le jazz de Bernhoft pourrait être plus développé, plus créatif encore, s'il laissait tomber ses boucles d'enregistrement. Mais parfois, quand il laisse traîner son imagination, ses doigts se promènent sur la guitare pour la laisser parler.

Le jazz de Jarle Bernhoft tire vers la soul, le funk. Il a cet atout immense : sa voix. Elle est explosive, rocailleuse, puissante et surtout riche en variations. Il la module de haut en bas, de grave en aigu, de joie à tristesse. Parfois, seul sur son piano, sonnant à la Stevie Wonder, il me rappelle un chanteur de Gospel, envoûtant le public.

Le jazz de Jarle Bernohft, c'est surtout le plaisir de se produire sur scène. Cet artiste a une énergie débordante et communicante, sautant sur scène à en faire trembler les murs du "Magic Mirrors". Le jazz, c'est aussi cette énergie transcendante, festive, communicante.

Le Tourcoing Jazz Festival m'aura encore désarçonnée. Faites tomber les masques ! Le jazz est une gigantesque pieuvre qui mélange les influences, puisant les genres de ses tentacules. Il abreuve les puristes et enchante les novices. Non, le jazz n'est pas un luxe. Faites tomber les masques ! Il n'est pas l'apanage du champagne. Faites tomber les masques, il ne claque pas seulement des doigts. Faites tomber les masques ! Le jazz recèle de mélanges, d'influences et surtout unit.

 

En savoir plus :
Le site officiel du Tourcoing Jazz Festival
Le Facebook du Tourcoing Jazz Festival


Rachel Debrincat         
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