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Théâtre de la Bastille  (Paris)  octobre 2012

Comédie dramatique de Maxime Gorki, mise en scène de tg STAN, avec Robby Cleiren, Jolente De Keersmaeker, Sara De Roo, Damiaan De Schrijver, Tine Embrechts, Bert Haelvoet, Minke Kruyver, Frank Vercruyssen et Hilde Wils.

Fidèle au Théâtre de la Bastille, le fameux collectif d’acteurs anversois tg STAN y présente sa version d'outre-Quiévrain de la pièce "Les Estivants" de Maxime Gorki.

Dans cette tragi-comédie écrite au tout début du 20ème siècle, l'année même de la mort de Tchekhov, Maxime Gorki reprend la thématique d’un des volets de "La trilogie de la villégiature" de Carlo Goldoni et écrit quasiment une suite à "La Cerisaie".

Dans le cadre historique de la Russie pré-révolutionnaire, après le démantèlement des propriétés terriennes, l’abattage des arbres et la construction des maisons de campagne, il met en scène un groupe d’amis en vacances qui occupent leur journée à voir s’écouler le temps, un temps rythmé par la collation du thé, des velléités de badinage et des échanges verbeux pseudo-philosophiques ponctués de lamentations égocentriques se confortant un immobilisme mimétique face au pressentiment d'un changement nécessaire.

Mais Gorki ne se limite ni à la satire d’une classe sociale embourgeoisée dans ses mœurs comme dans ses certitudes, la classe moyenne cultivée, ni à la critique de l’oisiveté et de la vacuité existentielle comme mode de vie délétère. Politiquement engagé, il veut d’éveiller les consciences à l’idéologie révolutionnaire en stigmatisant l’intellectuel passif.

La résonance avec l’apathie occidentale contemporaine, résultant notamment de la mort de Dieu et des idéologies survenue au milieu du 20ème siècle, et la déconfiture culturelle contemporaine avec l'émergence de l'intello du Boboland, version bas de gamme de l'intellectuel, paraît évidente.

Alors que donne à voir tg STAN dont le dogme est de placer l’acteur au centre de l’acte théâtral qui repose notamment sur la destruction de l’illusion théâtrale ? Plus Goldoni que Tchekhov, plus proche du baroque flamand que du socio-réalisme russe, l'aspect politique devenu subliminal, la tragi-comédie devient une comédie de moeurs avec de petites histoires entre amis pour qui les vacances communes tournent à la dispute généralisée.

Sur la longueur, deux heures et demie, le spectateur se perd dans la frénésie ambiante sur le plateau, les doubles rôles, la scansion flamande, le texte en français rythmé par la scansion flamande et parfois oublié. "Il va falloir encore un peu répéter" clame avec dérision Damiaan De Schrijver, le grand barbu jovial qui adore se promener la panse à l'air qui semble échappé du tableau "Le roi boit", chef-d'oeuvre de Jordaens qui est d'ailleurs exposé en ce moment au Musée Marmottan-Monet dans le cadre de l'exposition consacrée aux peintres baroques flamands.

Mais il est vrai qu'une partie du public vient davantage pour voir tg STAN précédé de sa réputation que ce qu'il joue.

Et sur ce point les spectateurs ne seront pas déçus car le spectacle porte son estampille : agitation (faussement ?) fébrile des comédiens, mise en scène (faussement ?) anarchique, cacophonie stylistique avec le jeu (faussement ?) distancié de certains et farcesque d'autres, jeu frontal en interactivité avec le public qui participe du plaisir de jouer pour le comédien et fatras scénographique. Mais le collectif créé en 1989 semble parvenu aux limites de l'exercice.

Dans un dispositif scénique de radeau de la méduse recyclé de celui du spectacle "Paroles, pas de rôles/vaudeville" donné en 2010 au Théâtre du Vieux Colombier dont Damiaan De Schrijver était un des concepteurs, alors que les comédiens traversent la salle pour des apports et emports incessants d'éléments de décor qui ne serviront à rien, surnagent quelques scènes majeures fidèles au moins à l'esprit du texte et s'imposent trois comédiennes.

Minke Kruyver, dans un double rôle dont celui de la poétesse romantique ridiculisée et de la fille de Maria subtilement interprétée par Hilde Wils et Jolente De Keersmaeker magnifique dans celui de Varia, le fil rouge de la pièce, celle qui a choisi la voie de la lucidité et décidé de partir et à laquelle tous vont s'agripper dans la très réussie dernière scène.

 

 

MM         
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