Comédie écrite et mise en scène par Frédéric Tokarz, avec Cendrine Orcier, Elsa Pasquier, Philippe Hérisson et Renaud Danner.

Ce qui se présente tout d'abord comme une farce d'écoliers, devient très vite l'occasion pour les protagonistes de revisiter sous l'éclairage nouveau des yeux de "l'autre" leur histoire commune ou personnelle, leurs différents mais surtout leurs incompréhensions mutuelles.

Voici donc un spectacle qui, sous des dehors de pièce de boulevard assez légère où on s'attend à assister à un enchainement ininterrompu de quiproquos et bons mots, se révèle d'une profondeur psychologique fort intéressante.

"Au plus simple" n'est ni une comédie de situation, ni un drame psychologique, mais bien une "comédie du langage" comme se plait à le rappeler l'auteur et metteur en scène, lui-même.

Les personnages parlent en effet pour, en apparence, ne pas dire grand chose, mais révèlent ainsi énormément sur eux-mêmes, et ce, en dépit de ce qu'ils voudraient faire réellement transparaitre.

L'intrigue ne tient donc pas tant à ce qui se passe, qu'à ce qui se dit, et si, comme nous l'explique Frédérik Tokarz, on part du principe, comme Freud, qu'on parle à l'autre pour parler à soi et qu'en l'occurrence les personnages parlent donc à leur soi tout en étant l'autre, on comprend que, malgré le titre, tout cela n'est pas si simple qu'il n'y paraît au premier abord, et le spectateur risque fort d'aller de surprises en découvertes, le tout sur un ton plein d'humour.

L'ensemble des comédiens qui interprètent Benoît (Renaud Danner), Thiphaine (Cendrine Orcier), Alex (Philippe Hérisson) et Emilie (Elsa Pasquier) composent des personnages très nuancés et rendent les situations, au départ un peu abracadabrantesques, absolument crédibles et drôles de par la qualité de leur jeu.

Extrêmement bien écrite, merveilleusement interprétée par un quatuor d'acteurs plus doués les uns que les autres, cette pièce allie plaisamment humour, psychologie et subtilité du langage.