Rendez-vous était donné avec Jack Tatum, tête pensante de Wild Nothing, lors de son passage à Paris pour le Pitchfork Music Festival. La rencontre se fera sur un banc, dehors, avec Outfit et Ratking en fond sonore. Un café et c’est parti…
Comment décrirais-tu ta musique pour quelqu’un qui ne l’a jamais entendu ?
Jack Tatum : C’est assez dur comme question… Pour moi, c’est de la pop. C’est une musique très référencée, avec des regards vers le passé. Oui je regarde vers le passé pour trouver mon inspiration, beaucoup de ce que je fais est basé dessus. Plus spécifiquement encore, pour mon premier disque. La racine, ce sont les groupes Anglais des années 80. Je pense que le nouvel album est plus orienté simplement pop. Après quand j’essaie de me décrire personnellement à des gens, je me dis guitariste et bassiste.
Tu parles de groupes anglais ou de musique anglaise des années 80. Te sens-tu proche également de groupe comme Talk Talk, Echo and The Bunnymen ou Kate Bush ?
Jack Tatum : Oui oui absolument, plus particulièrement Kate Bush et Echo and The Bunnymen. Talk Talk j’aime bien, mais je ne suis pas aussi familier avec leur musique. Kate Bush a toujours été une grande source d’inspiration. Même avec Nocturne. Alors que je composais certaines chansons, j’écoutais sa musique. Il y a des choses que j’aurais aimé avoir trouvé ! Echo And The Bunnymen moins sur le dernier disque mais sur le premier oui, définitivement !
Tu joues de tous les instruments sur le disque.
Jack Tatum : Oui !
N’est-ce pas un risque que l’album sonne de maniére linéaire ? Je dis un risque car ce n’est pas vraiment le cas…
Jack Tatum : C’est vrai… Je trouve que, linéaire est une façon de dire les choses parce que je joue de tous les instruments mais cela sonne différemment que si c’était un groupe. Et cela marche avec la musique. J’ai l’impression que quand c’est toi qui joues de tous les instruments, qui joues toutes les parties, tu essaies de tout assembler comme tu l’imagines. Quand tu joues dans un groupe, tout le monde peut contribuer et cela en devient parfois, brumeux. Là j’ai une vision de ma musique et je la joue comme je l’imagine…
Et sur scène ? Tu donnes des directives ?
Jack Tatum : On en discute et on essaie de faire au mieux !
Dream Pop est une bonne définition de ta musique ?
Jack Tatum : Oui bien sûr…
Même si c'est très large comme étiquette, on y met beaucoup de groupes différents…
Jack Tatum : Oui c’est vrai. Après le terme me convient. Mais dans le sens classique du terme, comme pour d’autres groupes comme les Cocteau Twins par exemple.
Es-tu d’accord avec cette phrase pour parler de ta musique "Not dance music but danceable" ?
Jack Tatum : Oui pas mal ! C’est vrai, on peut dire quelque chose comme ça. Je pense que c’est une certaine qualité de ma musique.
S’adresser à la tête et aux pieds…
Jack Tatum : Oui oui. C’est très basé sur la mélodie, mais avec un côté head bop en moins violent !
Pourquoi ta musique sonne aussi désillusionnée ?
Jack Tatum : Hum… je ne sais pas. Je trouve que cela fait plus partie de ma musique que moi. C’est peut-être un caractère de ma musique plus que quelque chose qui me correspond vraiment. Je pense que cela a beaucoup à voir avec l’humeur que peu prendre ma musique. C’est effectivement parfois un peu triste. Il y a une part de...
Mélancolie ?
Jack Tatum : Oui, cela a souvent à voir avec le doute, les relations humaines, les difficultés de compréhension entre les gens, etc. C’est un peu... comment comprendre la vie ! Mais je ne dirais pas désillusionné. C’est plus quelque chose qui parle, qui donne envie d’avoir de l’espoir. Mais il y a un côté triste, oui.
Triste et dansant !
Jack Tatum : (rire) oui en fait, voilà comment résumer ma musique… de la dream pop triste et dansante et référencée…
Et atmosphérique…
Jack Tatum : Oui c’est quelque chose de très important pour moi, et aussi l’humeur, le climat. En fait, ma musique est plus une question de globalité. Un tout plus que des parties instrumentales en particulier. Tout est une question d’environnement que j’essaie de créer.
Merci et bon concert !
Jack Tatum : Oh merci ! |