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Interview  (Paris, Atelier 154)  mardi 23 octobre 2012

Lëk Sèn, le protest singer africain. Originaire du Sénégal, il a remporté le prix découverte RFI en 2007 avec son groupe de hip-hop SSK, puis sorti un premier album, Burn, sous son propre nom en 2010. Il a déjà tourné en France avec les Zoufris Maracas ou Clinton Fearon des Gladiators. Pourtant lorsqu'on le rencontre, il semble plus proche de Joan Baez, Fela, Femi Kuti, Violeta Parra ou même Joe Strummer que de Tiken Jah Fakoly ou de son compatriote Youssou N'Dour. C'est à l'occasion de la sortie de son nouvel EP, qui contient un duo avec Clinton Fearon, que nous le rencontrons un soir, du côté de Belleville.

En quelle langue chantez-vous ?

Lëk Sèn : Je chante en wolof et un peu en jamaïcain.

Votre style est souvent décrit comme un mélange de blues malien, de reggae et de dancehall. Êtes-vous d'accord ?

Lëk Sèn : Le dancehall est une forme de reggae auquel on ajoute des instruments électroniques, comme des claviers. Le blues malien, pour moi qui suis sénégalais, est une musique que j'ai apprise. J'ai beaucoup écouté cette musique qui me touche profondément. C'est une musique de méditation, une musique qui te change profondément, une musique qui a une âme.

Vous venez de Ngor, un village de pêcheur près de Dakar, connu autant parce que Peter Gabriel ou France Gall y ont des villas, que pour sa grande pauvreté et comme plaque tournante du trafic de drogue vers l'Europe. Dans quel milieu avez-vous grandi ?

Lëk Sèn : Tout d'abord, le nom Ngor signifie dignité. A Ngor, les ancêtres nous ont laissé un bon héritage : la culture, le respect de l'ancien. A Ngor, tout le monde se connaît dans le village. Il y a de la drogue qui circule mais ça ne peut pas être un endroit violent. Je ne viens pas d'une famille aisée, mais pas pauvre non plus. Il y avait toujours à manger à la maison. J'aurais aimé mieux connaître mon père. Je sais comment il s'appelle bien sûr, mais il n'était jamais là. Depuis l'âge de 11 ans, je me dépatouille. Je n'ai pas le souvenir d'avoir été un enfant. Aujourd'hui je suis en paix avec moi-même, mais ça a été dur.

Vous n'êtes pas griot, n'est-ce-pas ?

Lëk Sèn : Non, je n'ai rien d'un griot. Je suis un rebelle qui fait de la musique. Le griot est un communicateur, il chante les louanges d'un autre homme contre de l'argent. Le griot ne chante pas la pauvreté. Moi, je suis un chanteur. Durant ma vie, j'ai vu des choses qui m'ont blessé. la musique était tout ce qui me libérait, me donnait la force de continuer. Je ne chante pas que des choses dramatiques, je chante aussi l'amour. Mais pour moi, la musique est d'abord un moyen de faire la guerre sans violences.

Le wolof est-elle alors la meilleure langue pour faire passer ce message ?

Lëk Sèn: Lorsque je donne un concert, avant de me mettre à chanter j'explique le morceau. Même si le spectateur ne comprend pas ce que je raconte dans la chanson, il peut quand même en saisir l'émotion. J'ai choisi le wolof parce que c'est la langue de mes ancêtres. C'est aussi mon combat de faire connaître le wolof et le lébou. Ce sont des langues que je trouve belles. Je pourrais rapper en anglais, chanter en français et même en espagnol. Mais utiliser le wolof, c'est d'abord montrer ma fierté d'être africain.

J'ai la haine de voir mes frères lorsqu'ils montrent le mauvais exemple. Ceux qui reviennent au pays après avoir galéré en Europe et qui parlent de l'Europe comme d'un eldorado pourrissent la tête de mes autres frères. L'Afrique est un continent qui a besoin d'aide, mais cette aide ne pourra venir que de l'intérieur. Il ne faut pas que mes frères africains se minimisent, attendent tout de l'Europe. Il faut qu'ils se prennent en main. Pourquoi vouloir ressembler aux Babylones, se faire lisser les cheveux, se faire blanchir la peau ? Lorsque je vois cela, je me dis que le combat est loin d'être gagné. Il faut être cohérent, l'Africain ne peut pas demander sa liberté et se mettre tout seul des menottes. Le symbole est important, les petits gestes sont importants.

Tu as tourné avec des groupes de ton label. Cela a-t-il facilité la diffusion de ton message ?

Lëk Sèn : Le public auquel je m'adresse en premier, ce sont les pauvres. Et malheureusement, c'est un large public. J'essaie de partager. Ce que moi je peux apporter, c'est mon expérience, dire comment je m'en suis sorti, et comment aujourd'hui je peux marcher la tête haute. Je ne suis pas là pour donner des leçons, parce que je suis tout petit. On a tous quelque chose à partager.

Dernière question, plus politique. Tu joues du blues malien, que penses-tu de la situation actuelle au Mali ?

PROPOS retirés sur demande.

















 


Retrouvez Lëk Sèn
en Froggy's Session
pour 3 titres en cliquant ici !

 

  

 

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Lëk Sèn parmi une sélection de singles (mars 2013)

En savoir plus :
Le Myspace de Lëk Sèn
Le Facebook de Lëk Sèn

Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


Laurent Coudol         
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# 1er septembre 2019 : C'est reparti pour un tour

Et bien voilà c'est la rentrée. Heureusement c'est aussi la rentrée culturelle avec des tas de livres, de disques, de spectacles, de films et d'expos à découvrir. C'est parti pour le sommaire de la semaine.

Du côté de la musique :

"Debussy complete piano works" de Aldo Ciccolini
Retour sur la Route du Rock :
Jeudi avec Fontaines DC, Idles, Tame Impala et Stereolab ...
Vendredi avec White Fence, 2 many Dj's, Hot Chip ...
Samedi avec Deerhunter, Metronomy, Oktober Lieber...
Toutes les photos par Jasmina sont ici
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"Unis vers" de Mathias Lévy
"This is not a safe place" de Ride
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et toujours :
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"Tone of musette" de Le Balluche de la Saugrenue
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Au théâtre :

"Les Témoins" à la Manufacture des Abbesses
"Les Larmes amères de Petra von Kant" à La Folie Théâtre
"Madame de La Carlière" au Théâtre Le Lucernaire
"Cyrano de Bergerac" à La Folie Théâtre
"Macbeth (The Notes)" au Théâtre Le Lucernaire
"Dieu, Brando et Moi" au Studio Hébertot
"Anna attend l'amour" au Théâtre des Mathurins
"C'est pas le bon moment" à la Manufacture des Abbesses
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des reprises
"An Irish story" au Théâtre de Bellevile
"Entretiens d'embauche" au Théâtre Essaion
"Le gorille" au Théâtre Le Lucernaire
"Ridiculum vitae" au Théâtre Les Déchargeurs
"Une vie de pianiste" au Studio Hébertot
"Gauthier Fourcade - Le coeur sur la main" à la Manufacture des Abbesses
"Une ombre dans la nuit" au Théâtre du Guiche-Montparnasse
"Olympe de Gouges, porteuse d'espoir" au Théâtre du Guiche-Montparnasse
et la chronique des spectacles à l'affiche en septembre

Expositions avec :

les expositions toujours à l'affiche :
"Paris romantique" au Petit Palais
"Back Side" au Musée Bourdelle
"Azzedine Alaïa : Une autre pensée sur la mode - La Collection Tati" à la Galerie Azzedine Alaïa
"Champs d'amours - 100 ans de cinéma arc-en-ciel" à l'Hôtel de Ville de Paris
"Van Gogh - La nuit étoilée" à l'Atelier des Lumières
"Le Marché de l'Art sous l'Occupation" au Mémorial de la Shoah
et la dernière ligne droite pour "Georges Dorignac - Corps et Ames" au Musée de Montmartre

Cinéma avec :

Oldies but Goodies avec "La Famille" d'Ettore Scola en version restaurée
"90's" de Jonah Hill en sortie DVD
et la chronique des films à l'affiche en septembre

Lecture avec :

"Tempête pour les morts et les vivants" de Charles Bukowski
"Zébu boy" de Aurélie Champagne
"Tous les enfants dispersés" de Beata Umubyeyi Mairesse
"Mon territoire" de Tess Sharpe
"Ici tout est encore possible" de Gianna Molinari
"Dégels" de Julia Phillips
"De l'autre côté, la vie volée" de Aroa Moreno Duran
et toujours :
"Baikonour" de Odile d'Oultremont
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"Kintu" de Jennifer Nansubuga Makumbi
"L'été meurt jeune" de Mirko Sabatino
"Les liens" de Domenico Starnone
"Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon" de Jean Paul Dubois

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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