Comédie de Claire Couture et Mathilde Le Quellec, mise en scène de Loïca Wolff, avec Claire Couture, Barbara Belletti, Mathilde Le Quellec et Amandine Voisin.

L’intérieur d’un musée après la fermeture. Mona Lisa, la Vénus (de La Naissance de Vénus) et la petite danseuse de Degas vont bientôt être surprises par l’arrivée d’une nouvelle venue : la Marilyn rose du tableau d’Andy Warhol.

On est d’abord frappé par la très jolie esthétique qui englobe ce spectacle. Pas grand-chose sur scène pourtant : des cadres de différents formats et une lumière efficace (signée Jérémy Riou) pour mettre en valeur les costumes des quatre muses. Toutes quatre sont très réussies et particulièrement la Danseuse de Degas qui semble être une copie de l’originale.

Dans des styles très différents, ces quatre mythes sont en fait, on va s’en apercevoir rapidement, très représentatives des femmes de tous les temps avec leurs qualités et leurs défauts.

L’annonce d’un concours de muses sera l’occasion d’un grand tohu-bohu où chacune dévoilera son caractère et la confrontation de leurs égos hypertrophiés fera des étincelles. Mais tout finira bien pour ces quatre belles et pour cette fantaisie rafraîchissante sans prétention qui prône la différence.

L’histoire, on l’aura bien compris, n’est pas le plus important ici. C’est un prétexte pour un déferlement de gags (souvent très drôles) décalés et loufoques. C’est aussi et surtout pour les quatre interprètes l’occasion de moments chantés polyphoniques de grande qualité (belles compositions de Lionel Losada).

Ainsi Les Muses d’Orel nous ravissent avec leur style original et coloré, nous subjuguant par leur grande rigueur. Mis en scène par Loïca Wolff, le spectacle s’équilibre entre les personnalités distinctes qui se partagent des répliques percutantes et entonnent au diapason des moments mélodieux éclatants.

Marilyn, explosive et irrésistible est interprétée par Barbara Belletti qui impressionne par son abattage et son énergie. Mathilde Le Quellec est une Joconde pince-sans-rire toquée et tordante. Amandine Voisin joue une formidable petite danseuse attachante qui passe du classique au hip-hop avec brio. Enfin, la Vénus amatrice de fruits est interprétée avec beaucoup de finesse et de générosité par la charmante Claire Couture.

Originalité et pétillance sont donc au rendez-vous de "Les Muses donnent le ton" pour une belle surprise délirante et musicale à découvrir, qui célèbre avec bonheur la femme dans toute sa diversité.