Comédie écrite et interprétée par Pascal Rocher et Sandra Colombo dans une mise en scène de Christophe Canard.
Deux presque copains d'école se retrouvent quelques années plus tard.
Elle, Donatienne, petite boulotte, bonne fille et bonne nature un peu brute de décoffrage qui n'a pas inventé le fil à couper le beurre, débarque d'une cambrousse de la France profonde, pour faire un stage de formation à Paris.
Lui, Bernard, monté depuis longtemps à la capitale, est devenu Jean-Kevin, un peu beaucoup chochotte pouet-pouet in the wind qui pratique à tout-va l'ironie moqueuse aux dépens des autres et qui croit avoir inventé le slunch, version parisienne de l'apéro. Mais la roue tourne.
Avec "Nous deux", titre qui évoque le célèbre magazine de roman-photos, et les thèmes classiques du choc des cultures entre la France rurale au bon sens près de chez vous et la capitale branchouille qui se la pète et de l'attrait des contraires qui permet aux flèches décochées au petit bonheur la chance par un Cupidon fantasque de taper dans le mille, le duo surnommé Les Kicékafessa s'est concocté une hilarante partition comico-sentimentale sur mesure.
Comédiens aguerris et partageant le même sens du comique et de l'auto-dérision, Pascal Rocher, maniant à la perfection l'humour pince sans rire et délirant dans la scène du relooking en mix de William le sauveur des "grosses toutes nues" et de de Cristina manifaïque, et Sandra Colombo, pétulante en boute-en-train décomplexée qui accumule les gaffes, ont le physique de l'emploi et misent efficacement sur l'interactivité avec le public.
Sous la direction de Christophe Canard qui a eu la bonne idée de conserver le plateau nu évitant le dispensable décor café-théâtre cheap, totalement à l'aise dans cette divertissante petite comédie cousue main dans laquelle tout repose sur le jeu des acteurs, et sans se prendre au sérieux, ils s'en donnent à coeur joie avec une bonne humeur résolument communicative. |