334, distance n'est pas un disque de musique pop, ni électro. A la limite, on peut le ranger dans le rayon électro pop mais plus globalement ce premier album d'Alice Guerlot-Kourouklis est plutôt un objet sonore hybride, tenant autant de la performance musicale que d'une bande son imaginaire voire DE l'imaginaire) qui mêlent mélodies et expérimentations sonores dans un univers poétique et onirique. Ça peut faire peur comme ça mais pour résumer en deux mots, c'est très beau.
Passons vite sur le passé (et souhaitons lui, le futur) de cette artiste qui a signé moult collaborations ou bandes son mais sachez que derrière ce premier album se cache néanmoins une musicienne expérimentée.
Concrètement, c'est difficile à décrire. On pense parfois à 17f, mais aussi à Tiersen période Rue des cascades lorsque l'accordéon joyeusement mélancolique est de la partie. Sur certains titres plus planants, on pourrait y voir quelques éléments rappelant Third Eye Foundation. C'est un disque varié sans pour autant donner l'impression de rupture, au contraire les pistes s'enchaînent à merveille (ce n'est pas pour rien, me direz vous, qu'il y a des part 1, part 2...).
Par ailleurs, "Washing machine" qui ouvre l'album pourrait suffire à justifier l'achat de de disque. Les ingrédients que l'on retrouvera tout au long de l'album semblent tous concentrés ici. Chant, électro, arrangements surprenants, ruptures rythmiques. Un coffre à trésors qui en cache bien d'autres derrière. Plus qu'un album pop, les morceaux de 334, distance constituent une œuvre artistique qui pourrait on le devine inviter, s'il ne fallait pas se limiter à la contrainte du support (ou justement de l'absence de support si vous préférez le dématérialisé), d'autres disciplines comme la photo ou la peinture. Car on imagine sans peine l'univers de Alice Guerlot-Kourouklis fait d'images sans doute très claires dans son esprit donnant lieu à ces chansons comme des photos sonores de son imaginaire. C'est particulièrement évident sur les Méandres monochromes ne serait-ce que par son titre évidemment.
Une fois apprivoisé, car l'entrée en matière n'est pas forcément simple, vous aurez sans doute bien du mal à sortir du monde merveilleux d'Alice et son album atypique, riche et plein de poésie. |