Monologue dramatique écrit et interprété par Darina Al Joundi dans une mise en scène de Alain Timar.

Darina Al Joundi nous avait impressionné avec son dernier spectacle "Le jour où Nina Simone a cessé de chanter", elle y retraçait sa jeunesse au Liban et la montée de l’intégrisme.

Elle continue, avec "Ma Marseillaise", à incarner le personnage de Noun.  Noun quitte le Liban où la joie de vivre est devenue de plus en plus entravée, l’air irrespirable.  

En France elle se confronte aux démarches administratives, à leur absurdité, à leur violence symbolique. Noun a trop lutté au Liban pour baisser les bras alors elle passe toutes les étapes. En France , elle revit. Elle est en sécurité … Non : Noun ne se sentira jamais en sécurité, où qu’elle aille. Elle observe, elle critique, elle dénonce les petites démissions de l’Occident...

La violence des sociétés inégalitaires et patriarcales est l , de tout éternité, tapie. Il s’agit sans relâche de faire face, de se constituer en une communauté des femmes du monde, de toutes les cultures, de toutes les religions, de toutes les situations sociales pour les droits les plus élémentaires : le respect, la sécurité et l’éducation.

Darina Al Joundi continue, avec ses récits de la vie d’une femme, à porter haut la voix de certaines femmes du monde arabe, accompagnant l’espoir des révolutions du printemps arabe, pour s’opposer à la domination des hommes qui maintiennent les femmes dans un statut d’inférieures. Jamais assagie, elle est la révolte adolescente, la colère raisonnée, la conscience politique.

La mise en scène d’Alain Timar sert le travail de l’interprète militante. Des panneaux de papier blanc répondent au bleu de la robe de Darina Al Joundi pour former un drapeau partiel. Elle s’y dissimule, s’y enferme, elle joue de leur mobilité et de leur fragilité.

"Ma Marseillaise", chant guerrier, hymne national, allégorie féminine de la liberté, l’égalité et de la fraternité les armes à la main. Darina Al Joundi sait mieux que quiconque que c’est une lutte pour la vie.