Le Masque a la bonne idée de ressortir quelques perles de son trésor éditorial. La découverte de Louis Forest est une aventure littéraire que l’on doit à Matthieu Letourneux qui a écrit la pré et postface du roman.

Une première, le roman n’a jamais été réédité depuis 1909.

Comment expliquer quelque chose dont on a oublié l’existence ? De se dire que la littérature populaire est pleine de surprises, d’agréables surprises, d’étonnement. Que l’on se surprend à lire dans la facilité (ce qui ne veut pas dire simpliste) les aventures extraordinaires que nous conte Louis Forest, contemporain d’un certain Gaston Leroux.

Le roman ne peut pas décemment être résumé en quelques lignes. Il faut prendre son courage à deux mains et plonger dans cet univers si particulier qu’est le feuilleton. C’est bien de cela dont il s’agit, une écriture rapide qui vous prend par la main et que vous quittez à la dernière page, avec le regret de ne pas en avoir deux cents de plus à lire… C’est cela que l’on découvre le nez dans "On vole des enfants à Paris", l’aventure se confond avec celles des mots.

Il y avait un temps où raconter une histoire était faire preuve d’ingéniosité sans que cela paraisse invraisemblable au canon littéraire. Ce temps est aujourd’hui révolu. Difficile d’accepter une œuvre comme celle de Louis Forest, simplement parce que le verbe qui s’en dégage sent bon le "populaire" dans ce qu’il y a de plus politique.

On aime pas cela dans l’intelligentsia, que le populaire s’occupe de culture livresque ! C’est ce qui nous manque aujourd’hui. Cette importance !

Il faut lire cet ouvrage rare. Une découverte pour beaucoup. Car qui connaît l’auteur ? Journaliste au "Matin", Dreyfusard et homme politique, un tout qui le rend l’auteur sympathique, bien au-delà  de son œuvre.

C’est aussi, la période veut cela, un cadeau original à faire à un ami passionné, ou curieux. Alors profitez encore de cette littérature qui palpite sous les pavés (il y en a encore) de Paname.