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puce Interpol - On!Air!Library! - Secret Machines
The Electric Factory  (Philadelphia)  7 novembre 2004

“Da, doom doom doom doom doom doom; doom doom da doom doom doom. Rooooohhhse Maaahhhrrrry, Heeeaven restaaaawwwres you in life. Tchak Tchak Tchak Tchak…”

La tournée des New yorkais d’Interpol a débuté juste dans la foulée de la sortie, en septembre, de leur second album, Antics. Du Canada aux grandes villes américaines, puis en Europe, Interpol fait un tour de chauffe probablement avant les festivals de cet été.

Leur venue dans la salle magique de Philadelphie, The Electric Factory, précédait deux dates sold out à New York City. Le concert de Philly était aussi sold out. La réputation du groupe a grandi, grâce à une large couverture médiatique, dont la une du Time Out, le Pariscope de NYC, et l’éloge de grandes références (NY Times, Washington Post, Rolling Stones Magazine). Grâce aussi à un matraquage, sinon publicitaire, "artistique" avec l’ouverture, à New York, Los Angeles et Paris, d’une galerie temporaire d’œuvres autour d’Interpol, selectionnées par le groupe, ou effectuées par eux.

Après avoir pénétré l’enceinte, regardé pendant un moment une vidéo de surfboard extrême, avec des pros voyageant à la recherche de la bosse et de la poudre, le tout dans une odeur de bretzel (on s’en fout un peu, me direz-vous, mais disons que cela résume bien à la fois le décalage culturel, par le sabotage d’un haut lieu musical, et mon appréhension). La Factory ne s’appelle pas usine pour faire tendance. Le bâtiment est un vieux hangar désaffecté, puis réaffecté. Nouvelle appréhension d’un son résonnant, creux et froid, mais qui sera rapidement gommée.

On!Air!Library!
investit la scène en premier, à huit heures pétantes, pour un petit set de 30 minutes à peine. Le groupe se compose d’un batteur et d’un guitariste, et d’une guitariste et d’une claviériste assurant les chants à elles deux. Leur entrée en matière ressemble à celle hésitante d’une bande de pote dans leur premier café-concert. A mi-chemin entre les Chicks On Speed ou Robots in Disguise, pour le côté electro-kitsch, et des groupes plus pop-rock, tel que LeTigre (en pleine explosion de ce côté de l’Atlantique. Les dix dernières minutes sont bien meilleures en intensité et en assurance. La voix des chanteuses, alternant leur position de chanteuse dominante, permet un échange dynamique. Comme on dit, à suivre.

Secret Machines fut beaucoup plus décevant. Pourtant, les 30 premières secondes étaient géniales. Une batterie puissante, avec la grosse caisse résonnant dans toute la salle, et des riffs de guitare courts, précis et jubilatoires. Et puis… le chanteur s’est mis à chanter. Et là, Secret Machines tombe dans la flopée des groupes tournant autour de Muse ou de Placebo, sans parvenir à la grâce des débuts des premiers, et à l’atmosphère oppressante des débuts des seconds. Un mauvais début, en somme. Le groupe tente aussi de se plonger dans un trip psychédélique, avec des chansons interminables et de longs solos de guitares lancinants.

Une entrée en matière qui n’introduit en rien Interpol.

Autour de la sortie de leur premier album surprise en août 2001, Turn On the Bright Lights, probablement l’un des meilleurs albums rock de l’année, avec celui éponyme de Black Rebel Motorcycle Club, Interpol avait effectué une courte tournée en France, invités notamment par La Route du Rock à Saint-Malo, décidément défricheur de talents.

De retour en Europe à l’automne, Interpol faisait un passage en France, et leurs concerts, tendus et sombres, étaient toutefois dominés par l’effacement du groupe derrière la musique, une sorte d’inactivité scénique inquiétante au regard de la puissance de leur musique. Comme si Ian Curtis, référence souvent citée pour la musique d’Interpol et la voix de Paul Banks, chantait assis sur un tabouret de bar. Seul Carlos le bassiste attirait l’attention, par son jeu et sa coupe de cheveux excentriques, mais pas trop.

Invité logique du Printemps de Bourges, sur une affiche peu logique, précédant Dionysos et Placebo, Interpol avait réussi à séduire les lycéens venus pour Bryan. Et les déjà plus civilisés fans de Dionysos. Leur show avait gagné en assurance, avec un Paul Banks plus accessible, et Daniel Kessler plus expressif.

Et puis, le trou. Le vide, pas un single, juste une Black Session enregistré au Studio 105 de la Maison de la Radio. Rien que du réchauffé et un son pourri sur le cd. De quoi faire patienter les fans ? Ou de quoi prendre le temps de perfectionner le deuxième album ?

Finalement sortie en septembre de cette année, l’album a évidement comblé certains, déçu d’autres mais c’est le sort des deuxièmes albums que d’être balancé d’un bac à l’autre.

Lumière éteinte, la tension monte dans le public de l’Electric Factory. Interpol se fait attendre. Patiemment, car le public sait à quoi s’attendre.

Le groupe investi la scène, n’a pas changé son habillement, costards de rigueur. Un petit "Ho !" retentit dans la salle, suivant l’entrée en scène de Carlos Dengler, l’excentrique bassiste (toujours lui). La mèche brune plus courte mais toujours plaquée sur la droite, le bassiste est vêtu d’un pantalon noir moulant trop court, couvrant à peine le haut de ses rangers, d’une chemise et cravate blanches, ornées d’un magnifique étui à pistolet cuir, attaché dans le dos par une sangle en cuir. Et bracelet de force. "Pourquoi Carlos se déguise-t-il en nazi ?", peut-on lire sur le forum d’un web site français consacré au groupe. Le mot est peu être un peu fort, mais disons que le costume fait appel à un imaginaire ultra.

"Last Exit" ouvre le concert. Le clavier presse les touches, tout le monde connaît la première piste d’Antics, et fredonne. Dès le début, le groupe met en scène la petite danse vue dans le clip de Slow Hands, avec Carlos gesticulant autour de sa basse, faisant presque corps avec elle, et Daniel Kessler s’emmêlant dans ses pas de danse. Paul Banks demeure derrière son micro. Critique ? Pas vraiment, car le son énorme, avec un son de basse frisant la perfection, très fort mais ne recouvrant pas les autres instruments, recouvre toute déception visuelle. Le groupe a pris de l’assurance sur scène, s’est "professionnalisé". Se la "pète" un peu quoi.

Ensuite, le groupe replonge dans "Turn On the Bright Lights", avec "Say Hello to the Angels" et "The New". Et on redécouvre avec plaisir ces morceaux, effectués avec plus d’assurance. Pas trop de variation par rapports aux albums, cependant, si ce n’est une version plus rapide de "PDA".

Slow Hands, le single d’Antics, n’est pas mis en valeurs comme un titre phare. Ce n’est pas plus mal. Le groupe joue tous les morceaux avec la même intensité. Une petite préférence, sur CD comme sur scène, au titre "Public Pervert", avec son passage instrumental qui n’est pas sans rappeler "Roland".

Après une heure de show, le groupe quitte la scène. Le public est satisfait bien que sur sa faim. Il manque des chansons ! Roland, justement, "Evil" et pour conclure en beauté, "Stella Was a Diver" and "She Was Always Down".

Un très bon Interpol. L’idée étant de regarder les deux trois premières chansons, puis de fermer les yeux en espérant que le son de basse sera préservé.

 

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