Si la musique mancunienne nous était contée, on trouverait un point commun avec les groupes qui ont créé cette histoire, c'est cette évidence, ce naturel avec lesquels ces artistes se dévouent à un rock/pop qui fait fichtrement du bien.
Dans le registre plus pop que rock, I Am Kloot fait bien heureusement partie de cette histoire, notamment depuis le disque Sky At Night qui leur a davantage ouvert sur une notoriété amplement méritée. C'est donc avec une oreille attentive que nous attendions ce dernier album, Let It All In, qui est déjà le sixième au compteur du groupe de Manchester.
Comme précédemment la production a été assurée par Craig Potter et Guy Garvey du groupe Elbow, ce qui contribue très certainement à cette impression, ressentie dès le premier titre et qui ne nous quittera pas tout au long de l'album, de piocher dans tout ce qui nous plait de I Am Kloot et de leur univers. Les compositions et les arrangements se découvrent sans grande prétention mais avec un sens de la mélodie imparable, c'est donc tout en beauté que cet album s'annonce parmi la ligne évocatrice de cette fameuse brit pop.
Ainsi, j'entends le I Am Kloot que j'aime tant, celui qui parvient à nos oreilles avec "Storm Warning" de leur premier album, avec ce chant sortant des tripes et une mélodie nous charmant par sa douceur poignante. On se voit très bien accompagner "Even The Stars", aux sonorités tant apaisantes, d'un délicieux whisky. La voix intemporelle, tellement parait-elle juvénile, de John Bramwell, tremble de grâce sur une instrumentation envoûtante.
La partie rythmique, Peter Jobson à la basse et Andy Hargreaves à la batterie, parait également plus élaborée, à ce titre je ne peux m'empêcher de penser au morceau "Hey" des Red Hot Chili Peppers sur "Mouth On Me".
Les envolées soutenues par des ensembles de cordes, comme le magnifique titre "Hold Back The Night", de cuivres ("Some Better Day"), font de Let It All In un album davantage captivant que les précédents, peut-être ce qui manquait un tantinet à I Am Kloot pour accrocher un public plus nombreux.
Let It All In pourrait bien agir comme the hair of the dog, ainsi que le nomment nos amis d'outre-Manche, ce fameux petit remède qui guérit nos maux d'excès, cette musique pose délicatement une atmosphère feutrée dont on ne désire pas en quitter la soyeuse enveloppe. |