Comédie de Pascal Grégoire, mise en scène de Pascal Grégoire et Marine Régnier, avec Anne-Sophie Level, Adriana Gzyl et Karine Kadi (en alternance Véronique Merilhou, Garance Giachino et Bojana Miljanic).
Inspiré par les moeurs du temps, à l'heure où la soirée sex toys a remplacé la réunion Tupperware, où les jeunes filles de bonne famille enterrent leur vie de célibataire avec des chippendales, où les mères de famille s'inscrivent aux cours de lap dance et où les séductrices de la catégorie "blé en herbe" sont baptisées "cougars", Pascal Grégoire a écrit une comédie qui ne fait pas dans la dentelle.
En effet, brut de décoffrage, appelant un chat un chat et riche d'expressions que ne désavouerait pas le père littéraire de San Antonio, "Le cercle des cougars" , en invitant le spectateur à découvrir les conversations entre femmes - qui, au demeurant, rivalisent avec celles édifiantes des hommes dans les vestiaires - ne s'adresse pas comme le chante Pierre Notte au Théâtre du Rond-Point à "la chair triste des culs serrés".
Ca dépote et décape les zygomatiques sans ménager la gent masculine, et les spectateurs sont dans leurs petits souliers quand les comédiennes investissent la salle.
Mettez deux jolies femmes ensemble dans une salle d'attente d'une clinique qui pratique notamment la chirurgie esthétique, jalousie féminine oblige, elles commencent par se crêper le chignon. Mais après quelques verres du "requinqueur maison" de la secrétaire à la fois arbitre et délurée du réchaud, les voilà amies "comme cul et chemise" pour partager expériences et déboires sexuels.
Et les trois femmes à la fleur de l'âge et à la sexualité décomplexée, épanouies, plutôt sexy et terriblement bien carrossées, - la secrétaire (la brune Anne-Sophie Level), la fille de l'Est préfère les vieux riches et qui vient se faire "repulper" et (la blonde Adriana Gzyl) et l'épouse des charcuteries Moreau qui a une fuite de prothèse (la rousse Karine Kadi) - ne se préoccupent pas de "marquises" pour narrer leur quête souvent déçue du jeune amant.
La mise en scène de l'auteur et de Marine Régnier mise judicieusement sur le rythme d'enfer qui sied à ce registre.
Au jeu, ayant du métier et une belle nature comique, les trois épatantes comédiennes sont de drôles de dames qui n'hésitent pas à faire le clown et peuvent asséner les répliques les plus crues - l'auteur poussant certes parfois, voire souvent, le bouchon un peu loin mais le spectateur doit savoir qu'il ne vient pas entendre du Claudel - sans jamais verser dans le graveleux. De quoi rire de bon coeur avec quelques faux cris d'orfraie et sans arrière pensée. |