Si le titre de cet album pourrait laisser croire à un radoucissement de nos amis Américains de Pissed Jeans et bien sachez qu'il n'en est rien. Matt Korvette est toujours en colère et ses cordes vocales se portent bien. Les guirares n'ont pas ralenti le rythme et la batterie est aussi fofolle même si l'ensemble paraît plus structuré que précédemment, ce qui apporte encore plus de plaisir à l'écoute de ce punk garage. En gros, c'est toujours aussi jubilatoire sans faire saigner les oreilles.
On a donc droit tout au long de Honeys à un gros punk rock, parfois gras et poisseux ("Teenage adult") avec un chanteur au sommet de sa voix caverneuse et parfois plus brut et insidieux, à la manière d'un Nick Cave, période Birthday Party. Les meilleurs moments de l'album en fait comme "Chain worker", sec comme une paire de gifles ou "You're different", rempli d'une bestialité latente.
"Cafeteria food" calme un peu le jeu avec un tempo plus cold wave mais des sons de guitares prêts à mordre. "Loubs" est peut-être la pièce maîtresse du disque. Chant plus posé et pour le coup dans une verve très "Nick Cavienne", guitares ronflantes et tension palpable, tout est là pour faire de ce titre un tube (enfin dans un milieu très fermé allant du bluesman déjanté au fan de cold wave sur le retour, disons, mais ceux-là sauront largement apprécier).
Honeys tranche donc toujours autant dans le vif malgré quelques concessions faites aux mélodies, peut-être un peu plus facile à appréhender que sur les précédents albums mais sans perdre en efficacité. C'est sombre et jouissif, si c'était un jeu vidéo ce serait sans doute un hack'n slash interdit au moins de 18 ans, (pas si) bête et méchant et c'est ça qui est bon. |