Dans l'équipe de "Folie printanière",
qui se joue actuellement au Théâtre du Splendid, le
fantasque et arty Dimitri est fort sollicité : par Francis
Desroches-Mazures, le jeune PDG BCBG qui panique à l'idée
que soit dévoilée leur vie commune et par le bel Alexandre
qui va occuper l'appartement voisin.
Ce sont respectivement Erik Forcinal
et Hervé Chassing que nous avons
rencontrés séparément. Un point commun : après
un break, ils renouent avec le théâtre au sein d'une
troupe dynamique et confiante !
D’où venez-vous et où allez
vous Erik Forcinal ?
Erik Forcinal : Cela fait une vingtaine d’années
que je suis monté à Paris pour faire du théâtre
pour suivre des cours. Et puis, je suis me suis senti un peu jeune
et j’ai tout laissé tomber. Je suis revenu au théâtre
il y a 3 ans avec la pièce De toutes manières. Et
j’ai constaté que je devenais incapable de faire quelque
chose d’autre. J’ai sympathisé avec Pascal Rocher
et nous avons monté ce projet Folie printanière. Nous
l’avons présenté en juin au Théâtre
de la Main d’or et nous avons fait une captation qui a séduit le théâtre du
Splendid.
Et votre personnage ?
Erik Forcinal : Je suis Francis Desroches-Mazures,
l’ami de Dimitri, qui vit dans un bel appartement de l’Ile
saint Louis qui appartient à mon oncle Archibald qui est
industriel. J’apprends l’arrivée d’une
voisine qui est d’une famille d’un actionnaire de l’entreprise
de mon oncle et c’est la catastrophe. J’aime bien le
côté un peu coincé du personnage, qui subit
les événements.
Nous avons un peu évoqué avec Pascal
Rocher la vogue des pièces traitant de la gay attitude. Qu’en
pensez-vous ?
Erik Forcinal : C’est du boulevard donc forcément
le trait est un peu grossi, avec une approche intellectuelle un
peu pataude des personnages mais c’est relativement réaliste
par rapport aux situations de fait. Moi, je n’ai pas rencontré
de difficultés avec ma famille mais ce n’est pas le
cas de tout le monde. Il me paraît intéressant de présenter
des pièces sans prétention comme Folie printanière
pour ouvrir les esprits et faire un peu avancer le schimlblick.
On rit mais il en reste toujours quelque chose.
Et plutôt sur le ton de la comédie
?
Erik Forcinal : Oui. Pour un sujet aussi sérieux
mieux vaut finir sur une pirouette. C’est mieux et cela marque
tout autant. Car c’est une pièce tous publics.
Avez-vous d’autres projets personnels ?
Erik Forcinal : Ma priorité est de continuer
à jouer Folie printanière. Nous faisons vraiment tout
ce qui nous est possible en ce sens car c’est une pièce
qui a du potentiel. En tout état de cause, je travaille avec
Pascal Rocher sur d’autres projets. Je continue sur ce beau
navire…
Pascal Rocher a évoqué la troupe
de Kicékafessa et son statut un peu semi-professionnel. Quel
est le vôtre, Hervé Chassing ?
Hervé Chassing : J’ai eu un parcours
un peu atypique dans la mesure où j’ai fait partie
d’une troupe en province pendant 3 ans qui jouait des petits
vaudevilles. J’ai arrêté parce que je suis partie
en Nouvelle Calédonie pendant 2 ans pour faire mon service
militaire car je n’avais pas envie de le faire à 10
km de chez moi à ramper dans la boue. Donc j’ai fait
du relationnel tribal là-bas. Quand je suis rentré,
je suis venu à Paris et j’ai rencontré l’équipe
du spectacle De toutes manières avec laquelle nous avons
monté le spectacle. Nous formons une belle équipe
soudée, avec des goûts communs. Ensuite, il
y a eu un petit break. Et puis, j’ai bien sûr
fait partie du projet Folie printanière. Jouer ici, au Splendid,
le berceau du Père Noël est une ordure, est un bonheur
mais aussi une grosse responsabilité.
Quels sont vos projets
personnels ?
Hervé Chassing : Parallèlement au
théâtre, je travaille dans la mode. Je développe
une marque italienne de vêtements pour les grands magasins.
Quand j’aime quelque chose, je le fais. Je suis également bénévole dans une association suisse qui lutte contre
la pédophilie sur Internet. Elle a été fondée
par Valérie Wertheimer et s’appelle
AIG (Action Innocence Group). L’association en France a été
créée il y a 1 an et nous oeuvrons avec les médias
et avec les personnalités qui ont adhéré pour la protection de l'enfance.
Vous restez partant néanmoins pour tous
les projets de théâtre ?
Hervé Chassing : Oui, bien évidemment. Même pour ne faire que du théâtre un jour.
Mais actuellement, le statut d’intermittent du spectacle est
de plus en plus aléatoire et compliqué.
Ce n’est pas incompatible avec vos autres
activités.
Hervé Chassing : Non. Quand on veut on peut.
Donc je gère tout cela. Mais j’aimerais aussi faire
une incursion dans le one-man-show. J’ai un projet d’écriture
d’un spectacle autour des contes pour enfants. Ce qui m’intéresse
est le décalage qui existe avec les contes pour enfants qui
ont bercé notre enfance et vers lesquels on ne revient plus
quand on est adulte sauf si on a soi-même des enfants. Ce
qui m’intéresse c’est qu’à la lecture,
on note toutes les incohérences. Le personnage serait un
insomniaque et qui cherchant une solution avec les spectateurs se
rappelle qu’il ne savait jamais la fin de l’histoire.
C’est une thématique originale.
Hervé Chassing : Mais il s’agit d’un
projet à plus long terme. Il faut le temps de l’écriture
et puis il faut se lancer pour jouer seul sur scène. Et pour
le moment, je n’ai pas envie de quitter l’équipe
de la Folie printanière parce que c’est du bonheur
!
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