A l'écoute de cette démo 4 titres de Tom Violence, on fait un sérieux retour dans le temps, environ 10 ans en arrière. A une époque où la jeunesse sonique, dont ils se sont inspirés pour leur nom, faisait crier les guitares à coup de tournevis.

Une époque où des Ride ou autres Easy se battaient pour construire un mur de son à grands renforts de Big Muff, Cry Baby ou encore de l'élegante Electric Mistress. Une époque où tout le monde arborait le tee shirt fleuri de son groupe préferé.

Une époque dont les vieux nostalgiques comme moi sentent encore les salles enfumées et les oreilles qui sifflent.

Mais trêve de rêverie, les Tom Violence ont repris le meilleur de ces 10 dernières années pour en faire leur propre version et composer de magnifiques titres remplis d'influences. On retrouve le plaisir de ces compositions compliquées, tarabiscotées sur un enregistrement brut et on se souvient de formations pleines de qualités comme les 1000 Spirales ou les Autres, malheureusement disparus, qui faisaient comme eux une noisy efficace.

Si les deux premières chansons sonnent très Sonic Youth dans le rythme ("Harmonika") ou dans le phrasé et la mélodie ("Higher Ground"), la troisième se rapproche beaucoup plus de Ride et de tous les shoegazers de cette époque. On retrouve les paroles susurées sur des flots de guitares saturées ainsi que la traditionelle touche de wah wah.

Le dernier titre de cette trop courte démo sonne plus seventies, plus proche d'Iggy Pop que les premiers et même s'il reste toujours cette puissance, il ressemble un peu plus au classique revival rock que l'on observe ces dernières années.

La courte biographie de Tom Violence parle d'une création en 1995. C'est bien suffisant pour expliquer cette maturité et ce melting pot d'influences. En revanche, il est difficile de comprendre pourquoi, en 9 ans, il n'y a toujours pas eu d'album ou de démo plus longue que celle ci.

C'est bien dommage et j'espère que le passage du groupe en studio prévu en février prochain comblera ce manque. En tout cas leur concert en première partie de Ghinzu présumait du meilleur.

On leur souhaite un beau succès !