"
His face was a cheap cheese pizza
but she was already wondering what she'd do with his dick"
Paul The Girl est un personnage fascinant.
Elle monte sur scène seule avec sa belle guitare Gretsch
orange et on se demande ce qui passe par la tête de cette
anglaise sage et coincée pour s’exhiber ainsi devant
tout le monde...
Et alors tout commence... une descente pas très claire dans
son univers bizarre, malsain, un peu dur à supporter pour
les hommes, quand elle leur renvoie dans la figure leur vision déformée
de la femme.
Paul est là, seule et effrayante dans son image de petite
fille démesurément grandie, musicienne dans un univers
masculin. Sa voix, qui rappelle P.J. Harvey,
peut parfois monter dans des registres d’une hauteur insupportable.
Avec ses textes glauques qui font peur aux hommes, le cd Electro-Magnetic
Blues propose une version plus habillée de Paul The
Girl avec un groupe – batterie, contrebasse, cuivres et violoncelle
– qui lorgne du côté des ambiances bastringues
des Kinks ou de Donovan
(celui de Mellow Yellow), voire
même du cabaret de Kurt Weil et
Brecht, avec cuivres eméchés,
ceux de la classe ouvrière, qui se lache au pub après
la semaine de travail, tous âges confondus et dans un déluge
de bibine.
Le tout évoluant autour de la guitare de Paul, qui sait
passer sans transition du subtil au brutal, sans qu’on arrive
jamais vraiment à savoir si elle sait jouer ou se contente
de taper sur les cordes... Ca fait un peu peur mais c’est
superbe.
A ne pas rater. Paul mérite sa place dans le panthéon
des filles-musiciennes... pas très claires.
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