Dominique A ne peut pas rester sur un succès. Après avoir éberlué une génération par sa première tournée, quasiment seul avec son synthé Yamaha à bout de bras, après avoir trouvé un bel équilibre musical à l'époque de la Mémoire Neuve, après avoir réussi sa tournée solo l'année dernière, Dominique A n'arrête pas de changer, de transformer ses concerts.

Cette fois-ci, il revient en groupe. Mais pas le groupe classique guitare/basse/batterie, non, ce serait trop facile : Dominique préfère une contrebasse, un clavier et des cuivres.

Avant de voir ce que cela peut donner, place à la première partie, fort originale elle aussi, de Troy Von Balthazar.

Le premier titre donne bien le ton : le chanteur de Chokebore utilise un micro avec un terrible effet de tremolo.

Il est seul sur scène et joue avec ses pédales à la fois pour sa guitare mais aussi pour sa voix, mélangeant les sons et parvenant à faire vibrer la salle déjà presque comble.

L'ensemble est très original : on passe d'une pure chanson pop à une expérimentation sonique en passant par des remerciements timides, presque peureux. Malgré son apparence frêle, Troy Von Balthazar terminera quand même sur la scène par une chorée suivie d'une pirouette... Avant de revenir au micro pour faire un salut enfantin au public. Drôle de personnage !

Quelques minutes de pause et Dominique A arrive sur scène avec ses musiciens.

L'artiste est toujours le même, mélange de douceur et de rage intérieure, battant doucement la mesure avec sa main pour ensuite se tendre dans les moments les plus forts. Sur ce point, rien n'a jamais changé.

Pour ce qui est de la musique, même en groupe, Dominique A continue d'utiliser ses pédales, de s'enregistrer, pour rajouter des guitares sur un ensemble déjà bien complet.

Côté musiciens, c'est un peu inégal : la contrebasse donne un sérieux rythme avec son son inimitable, les cuivres donnent de l'originalité à la formation par leur diversité (Dominique A qui chante à côté d'un tuba, ça le fait !).

En revanche au clavier, rien de très original. Et finalement, au bout d'une heure de concert, l'ensemble, qui paraîssait imparable, commence un peu à lasser. Les chansons sont généralement lentes : les plus tendues sur disque sont ralenties ou calmées et il n'y en a (quasiment) que pour les deux derniers albums.

Côté voix, Dominique A est parfait. On comprend tout, on entend tout et sa voix n'a jamais été aussi belle et bien utilisée.

Seulement le concert reste un peu mou. Pas de reprises de vieux morceaux avec les cuivres, juste un "Courage des Oiseaux" remanié en second rappel. Dommage.


Le concert a duré presque deux heures avec une vingtaine de chansons et deux rappels. C'est une nouvelle formation, une nouvelle aventure et comme d'habitude les arrangements sont très bien trouvés.

Il manque peut être juste un peu de pêche pour que le public ne se surprenne pas à bailler pendant certains morceaux. Nul doute que Dominique A trouvera une solution et nous étonnera encore la prochaine fois.