"Si je n’étais pas membre de Foxygen, je serais le premier à trouver louche une telle excitation autour de ce groupe" pouvait-on lire au détour d’un article d’une revue pop moderne, profession de foi éclairée d’un des membres du groupe californien Foxygen.
Car une fois la vague hype passée, que reste-t-il vraiment de ce disque ? Sans parler de tout le décorum en toc et de l’attitude de branleurs néo-hippies usée jusqu’à la corde que le groupe trimbale avec lui jusqu’à des concerts chaotiques qui, à l’image de leur musique, n’est rien de moins qu’un recyclage du rock des années 60-70. Sincèrement pas grand-chose, si ce n’est un saut dans le passé, que même MGMT n’aurait osé suivre, pour un groupe qui clame haut et fort que la musique, c’était mieux avant et que rien ne vaut Fleetwood Mac, Spacemen 3 et la période 1965-1977.
Né en 2005 en Californie, Foxygen est un duo formé de Sam France et Jonathan Rado ayant déjà à son actif deux albums et deux bonnes poignées d’EP auto-produits dont Take The Kids Off Broadway qui leur a permis d’être repéré l’année dernière par Sam Swift de The Shins. Californien, la pochette très subliminale et le titre de leur disque parlant de paix et de magie, non Foxygen ne fait pas dans la subtilité et tout cela sent le flower power, le swinging london et le patchouli à plein nez.
Et si on est bien forcé de reconnaître que le duo arrive à trousser de belles mélodies, on ne peut s’empêcher de penser aux illustres aînés passés avant : Rolling Stones période Beggars Banquet ou Exil on main street sur la quasi intégralité du disque, la voix de France faisant inévitablement penser à celle de Jaegger, T-Rex époque Cosmic Dancer mais aussi les Beatles ou le Velvet. Je ne parlerai même pas des arrangements littéralement copiés sur ceux de George Martin ou John Paul Jones.
Le problème comme le souligne Foxygen eux-même, c’est que ce genre de musique, c’était mieux avant. Alors certains pourront toujours arguer que le groupe se démène pour réinventer le truc, que les chansons ne sont pas si mal que cela, il manque cruellement le génie, la clairvoyance et les flamboyances des artistes sus-cités. Le sentiment de rébellion et de libération porté par la musique de l’époque semble si loin que je ne peux m’empêcher de penser comme me soufflait un ami que ce disque ne sera vraiment écoutable que dans 60 ans, quand on confondra un peu les différentes époques de la pop. D’ici là… |