Pfff… Je ne dois pas avoir mué encore… Atta, fais voir, c’est quoi ? La Mue. Coquelicot ? Ah ! Calico ! Bon, OK, je n’ai rien compris. D’habitude, je préfère les paroliers français, simple question de compréhension mais là, je crois que Molière n’est pas le même au pays des coquelicots.
Et pourtant, une superbe musique, des arrangements harmonieux, du rock-soft, folk… Mais pardon, "les paroles ont du sens", non. Ah si, on comprend, là n’est pas la question, je sais bien qu’il faut un certain nombre de souffles et de pieds dans une phrase musicale, que les partitions ont des règles implacables, qu’y associer des mots, pire, de raconter des histoires avec ces contraintes relève parfois d’un vrai défi, non relevé ici.
A part quelques tournures joliment exprimées, "Une vie normale de schizophrène Moi, mes prochains comme mes prochaines Embrassés dans la même chaleur" ("Contrôle") : what ? Ça veut dire quoi, ça ? Mes prochains quoi ? Embrasser qui ? Faire le tour avec ses bras ou donner des bisous ?
"Deux anglaises, dans la campagne anglaise, deux anglaises à la distinction sévère, la vieille Angleterre" ("Deux anglaises"). Hein ? J’ai bien compris la référence au lesbianisme rosbif, mais pourquoi ces mots sans suite en plein milieu ? C’est une reprise de Clarika, mais quand même, elle en a écrite des meilleures.
OK, OK, commençons par le début. Présentations ! Calicot, l’équivalent de "midinette" dans le Paris de Zola, ou banderole de coton grossier. A l’origine de la formation du groupe, trois frères et deux amis, tous Bretons. Pop, rock, guitares, chœurs, rythmes, refrains, claviers, percussions, et la petite sœur pour la touche féminine. Une musique magnifique, entre frissons des grands espaces et douillette intériorité.
Et je viens de me rendre compte qu’une explication de texte est fournie avec cet exemplaire promotionnel. Est-ce qu’elle fera partie du packaging final ? "La source" parle de la mère, "Contrôle" pour embrasser ses vies de schizophrène, "C’est ailleurs" interroge sur le vrai sens des choses. Qu’aviez-vous pris avant d’écrire les gars ?
"Par le lock-out annihilé Par le black-out annulé Un printemps sur le champ" ("Le réveil")
"J'avance équilibriste Dans un corps qui ruisselle" ("C'est ailleurs")
"Des idées prises dans les rideaux Debout les mots" ("Debout les mots")
Nous ne parlons décidément pas la même langue, les amis. Les spécialistes voient la thématique de l’humain. Je préfère garder la bande son, uniquement, la vraie qualité de Calico. |