Tragédie d'après Ovide, Euripide, Heiner Müller, Jorge-Luis Borges et Diana Dobreva, mise en scène de Diana Dobreva, avec Diana Dobreva, Olivier Raynal, Jean-Charles Mouveaux, et Aneli Pino.
Importé de Bulgarie, ce "Médée", traduit en français, est constitué principalement des œuvres d’Euripide, d’Ovide, ainsi que des poèmes de Borgès.
Les amours de Jason, son roi, et de Médée appartiennent à la mythologie. Lassé de son amour étouffant, Jason la quitte. Médée, alors, par vengeance, tue ses propres enfants, mère toute-puissante et destructrice.
Diana Dobreva, poétesse elle-même, metteur en scène de grande imagination, comédienne douée, a conçu ce spectacle hautement baroque, hymne à la beauté, à l’amour, à la mort, qui voyagent souvent ensemble.
Il y a cette folie slave chez la Dobreva, qui incarne Médée avec passion, embrasement de l’instant, frénésie même. Il est terriblement dommage qu’on la comprenne parfois mal, faute d’articuler et de garder le mot en bouche, secret du français qui est une langue de "l’intérieur". Ceci est encore plus vrai en ce qui concerne Aneli Pino, la nourrice, formidable présence inquiétante, dont on ne comprend pas un mot.
Les Français, Jean-Charles Mouveaux, impressionnante figure mortuaire et précepteur des deux futurs petits cadavres, et Olivier Raynal ,à la beauté fracassante, Jason royal et puissant, Jean Marais brun, sont parfaitement distribués, ainsi que les enfants victimes, émouvants. Petia Dimanova ponctue le spectacle de sa musique forte et vibrante, diablement efficace.
Ode à cet amour conjugal, monstrueux et sublime, cette Médée incroyablement belle, ressemble tant à un opéra qu’on se laisse submerger par l’émotion et la perfection du jeu, des évolutions, du "vibrato"de cette mise en scène de haute facture. |