Il était déjà venu des étoiles pour bousculer un peu le rock terrien, Ziggy Stardust. Mais il ne restait que cinq années en tout et pour tout et il était trop tard, certainement, pour prêcher l'amour. D'ailleurs, le starman lui-même avait fini par s'autoconsumer bien avant que sa mission ne soit accomplie. Autant de bonnes raisons pour que le duo Dùnndotta débarque en renfort, quelques décennies plus tard.
Et puisque la date d'expiration de l'humanité selon Saint Bowie est largement dépassée (ce que confirme jour après jour l'état du monde), la mission pourra se permettre d'être moins messianique que celle du glorieux prédécesseur à la nuque longue et rouge (c'était les années 70, on avait le droit).
Dùnndotta, de fait, semble se contenter assez bien de tenter le grand huit interspatial – avec, il faut bien le reconnaître, un certain succès. Composé d'une chanteuse extraterrestre et d'un cosmonaute guitariste, le duo ne s'encombre pas de glam. C'est rock-punk-électro-ionisé, ça sent la sueur des étoiles, rock abrasif comme une pluie de météores ; ça touche au funk et au blues, à la pop même et pourquoi pas à une version anti-matérielle de la space-disco. Un seul objectif : faire danser la Terre.
Survolté comme un voyage dans l'hypersespace, le duo passe en force à proximité des supernovas, s’enivre de vitesse supra-luminique, multiplie les loopings en apesanteur. Trajectoires tendues, griseries de l'accélération, silence infini des espaces infinis... Encore ? D'accord ! Et si au fond tout cela manque de fond... ne s'en fout-on ? |