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Théâtre National de l'Odoén  (Paris)  mars 2013

Comédie de Eugène Labiche, mise en scène Peter Stein, avec Jean-Damien Barbin, Rosa Bursztein, Julien Campani, Pedro Casablanc, Christine Citti, Manon Combes, Dimitri Radochevitch, Laurent Stocker et Jacques Weber.

Le spectateur habitué aux vaudevilles vibrionnants de Labiche risque d'être décontenancé par le train de sénateur emprunté par "Le Prix Martin" dans la mise en scène de Peter Stein. Contre-sens, contre-pied ou analyse judicieuse ?

Peter Stein, 75 ans, est un metteur en scène de la "vieille école" pour qui tout procède du texte et pour lequel le metteur est un directeur d'acteur : "Je n'ai pas d'idées, pas de vision. Je ne suis pas un actif créatif mais récréatif. Un interprète".

En conséquence, d'une part, avec son conseiller dramaturgique, l'écrivain, universitaire et metteur en scène Jean Jourdheuil, il s'appuie sur le registre choisi par Labiche, celui de la comédie de moeurs, ce dernier qualifiant lui-même cet opus tardif non de vaudeville mais de comédie, "qui marquerait une évolution du Labiche considéré comme une simple distraction bourgeoise à un Labiche charriant une humanité étrange", pour privilégier, dans cette partition féroce, le comique burlesque à la folie comique qui actionne un ressort dramatique différent.

D'autre part, sa mise en scène ressortit au théâtre d'acteurs qui place l'acteur au coeur de la représentation théâtrale avec, en l'espèce, une distribution épatante pour porter une partition au subtil caractère jubilatoire qui fustige certes l'hypocrisie bourgeoise et la petitesse d'esprit généralisée, thématiques récurrentes de Labiche, mais se répand également en misanthropie sabrant sans exclusive les habitants de "la vieille Europe, flasque et sans énergie", les rastaquouères et les femmes présentées comme des luronnes.

"Le Prix Martin" commence et finit par une partie de besigue - un beau jeu attachant, qui n’absorbe pas et permet de tuer agréablement le temps - entre deux amis parvenus à l'automne de leur vie et à la quiétude des sens qui n'aspirent plus qu'à la tranquillité.

Entre les deux, cette amitié subit un tragique coup du sort - qui va également être le révélateur de son caractère passionnel - quand le cousin guatémaltèque de Ferdinand Martin, petit-bourgeois rentier, qui forme avec son ami Agénor Montgommier, qui a "porté l'épaulette", et son épouse un paisible ménage à trois, lui révèle son infortune conjugale et l'incite à venger l'honneur de la famille en éliminant le coupable.

Le bonhomme, plus chagriné par la trahison de son ami que l'infidélité de sa femme, est acculé à organiser un voyage en Suisse qui donnerait l'occasion d'un providentiel accident de montagne.

Mais, à instar d'une chanson des années 30,"avoir un bon copain, voilà c´qui y a d´meilleur au monde, oui, car, un bon copain c´est plus fidèle qu´une blonde, unis main dans la main, à chaque seconde, on rit de ses chagrins quand on possède un bon copain" et l'amitié, empreinte d'une affection proche de l'homosexualité latente, subliminale voire refoulée, triomphera pour sceller une vraie vie de couple.

Ce couple qui vit sous les bons services d'un frère de lait énamouré réduit au rôle de valet, dont Jean-Damien Barbin fait une composition savoureuse, est campé par deux figures "hénaurmes" qui donnent la pleine mesure de leur talent flirtant toujours sans y verser avec le numéro d'acteur.

Le colossal Jacques Weber, avec son énorme perruque crêpue qui lui donne un faux air de Dumas, retrouve le plaisir du jeu sans "faire du Weber" dans le rôle du bourgeois ridicule et de l'ami offensé et forme avec Laurent Stocker, petit gabarit époustouflant en "petit vieux qui sent la pommade" ami empreint de gratitude et tenaillé par le remords, las de l'emploi d'amant de service, un duo comique fonctionnant sur le mode clownesque.

Autour d'eux, dans un décor du scénographe Ferdinand Woegerbauer peu inspiré et à l'insipidité anachronique par rapport aux costumes d'époque confectionnés par Anne Maria Heinreich, tous son au taquet : Pedro Casablanc, pittoresque cousin guatémaltèque à la Dali, Dimitri Radochevitch le médecin, et Julien Campani en jeune marié lymphatique.

Pour la gent féminine à qui incombe la tâche d'incarner les femmes peintes comme des luronnes par Labiche, Christine Citti joue parfaitement l'épouse rouée en demande de satisfaction des sens et Rosa Bursztein la jeune mariée insatiable et, mention spéciale à Manon Combes pétulante dans le rôle de la fille d'auberge suisse et idiote à qui l'esprit vient en jouant aux cartes, excellente dans l'emploi de soubrette et remarquée dans chaque rôle depuis sa sortie du CNSAD.

Quant à la nature du Prix Martin, le spectateur devra patienter jusqu'au dernier acte pour voir sa curiosité satisfaite.

 

MM         
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