Au programme de cette soirée qui marque la fin d’un hiver interminable : de la fraîcheur, de la douceur et du folk.
C’est Tiny Ruins qui ouvre la soirée avec une voix ronde et pleine. Cette compositrice/interprète qui a un pied en Angleterre et le deuxième en Nouvelle-Zélande nous présente son album Some were meant for sea. Celui-ci nous emmène dans son univers parsemé de chants d’oiseaux sur fond de paysages naturels. Spontanée et généreuse, courageuse aussi (elle est seule en scène face à une jauge quasi pleine), elle nous délivre ses compositions avec talent.
Après deux/trois mots en français, les titres s’enchaînent naturellement, marqués d’arpèges et de mélodies entêtantes. "Little notes" est le genre de morceau gagnant aisément notre adhésion. Qu’on aime ou non, sa musique reste fidèle au personnage. Pour moi et les trois-quarts des spectateurs, venus massivement pour Mrs Diane, la musique de Tiny Ruins alias Hollie Fullbrook est une belle découverte.
Après la surprise de ce premier set, j’étais curieuse de savoir ce qu’Alela Diane, devenue nouvelle prêtresse de Folk Music made in USA, allait nous offrir en dessert !
Vêtue d’une petite robe noire et accompagnée d’une jeune multi instrumentiste aux chœurs, Alela Diane poursuit la soirée avec grâce. Aux premières notes, le verdict tombe : quelle voix ! Changement d’époque et images surannées remises au goût du jour.
L’artiste californienne que certains comparent à la trop méconnue Karen Dalton nous délivre une prestation magnétique dans la lignée de son premier album The Pirate’s Gospel sorti en 2006.
Je ne suis pas toujours d’accord avec les comparaisons notamment lorsque les personnalités sont distinctes. J’espère encore qu’il soit possible de sortir une galette estampillée "folk" être le descendant d’une lignée de cherokee et pour autant avoir une véritable empreinte musicale. Il m’a juste manqué un peu d’audace et de fantaisie pour être totalement rassasiée mais sa discrétion et son talent n’auront de toute façon aucun mal à faire taire les mauvaises langues.
Avec des titres tels que "Lady Divine", "White as a diamant" ou "Oh ! My mama", le public a instantanément la chair de poule et les critiques la classent immédiatement parmi les artistes prometteuses que l’Amérique compte actuellement. D’ailleurs, quelques hommes dans le public s’étaient laissés bien volontiers séduire par une affiche 100% féminine mais également 100% réussie.
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