Spectacle de music-hall mis en scène par Agnès Boury et interprété par Denis D’Arcangelo et Jean-Luc Revol accompagnés par les musiciens Patrick Laviosa et Sébastien Mesnil.

Nostalgie quand tu nous tiens... Le répertoire des chansons de la première moitié du 20ème siècle et le registre du spectacle populaire de divertissement reviennent en force depuis quelque temps déjà sur les scènes parisiennes.

Hommage au music-hall et à ses artistes, des plus glorieux aux grands ducs des petites tournées de second ordre, le spectacle conçu par Jean-Luc Revol est une parfaite réussite du genre, une antidote idéale à la morosité ambiante et une invitation gay et sans retenue à dé(b)rider les culs-pincés.

Sortis de la naphtaline et de la fiction, Georges et Gaétan, couple à la ville et duettistes de cabaret à la scène connus sous le nom "Les 2G", font leurs adieux à la scène après quarante ans de carrière - et de chamaillerie - en présentant un florilège musical qui n'est pas piqué des hannetons et agrémenté d'intermèdes hilarants tels le numéro du morpion funambule et celui de la ventriloquie réversible.

Leur tour de chant, introduit par la bien nommée "Chanson introductive", écrite par Jean-Luc Revol, qui annonce la couleur, puise bien évidemment dans les must comme dans les perles rares, du caf'conc', du comique troupier et de la chanson dite grivoise, (ah... les délirants "En revenant du Maroc" et "Petit loulou de Poméranie") dont sont oubliés les noms des auteurs mais pas ceux des interprètes fameux, de Dranem à Mistinguett, qui les ont immortalisés.

Mais sont également dispensées au public de véritables pépites originales respectant les codes du genre écrites par des auteurs contemporains qui ont pour nom, entre autres, François Morel ("Yvonne et Pierre"), Pascal Mary ("Hymne à Tintin"), Vincent Telly ("Il était intimidé"), Pierre Philippe ("Ces chanteurs qui n'aiment pas les femmes") et Pierre Notte ("Ces hommes qu'on n'encule pas").

Sur scène, pour tenir la partition dirigée par Agnès Boury, deux grandes pointures, deux comédiens-chanteurs complices à la palette immense qui, de l'émotion à l'extravagance, sont passés maîtres en (auto)dérision et en saine jubilation comique sans se prendre au sérieux même si le sérieux et le professionnalisme régissent leur prestation : Denis D’Arcangelo et Jean-Luc Revol.

Dans une scénographie sobrissime, un seul grand rideau rouge à paillettes, ils sont accompagnés en musique live au piano par Patrick Laviosa, l'incontournable maestro du théâtre musical, et, à l'accordéon, par Sébastien Mesnil, le "Zèbre" de la Madame Raymonde la chanteuse de bastringue sur le retour créée par Denis D'Archangelo.

En queue de pie, noeud pap et souliers guêtre ad hoc, l'oeil pétillant, rasé et poudrés de frais, les deux compères distillent un divertissement "hénaurme", hilarant, jouissif et roboratif à ne rater sous aucun prétexte.