Alex Beaupain, c'est un peu comme Vincent Delerm en son temps : on l'aime, mais on sent bien qu'en tout snobisme, il ne faudrait pas, pas trop. L'homme ne chante pas réellement, il est bavard, les morceaux portent l'empreinte fortissime de leur auteur, les thèmes abordés nous parlent, quoique tout cela geigne peut-être un peu beaucoup pour être honnête.
Alex Beaupain, c'est un peu comme Louis Garrel ou Romain Duris : il fait du Louis Garrel, du Romain Duris. La coiffure, l'air lunaire, le sourire gigantesque, la moue boudeuse, les traits instantanément reconnaissables. Et une farandole de films que l'on aime, que l'on a tous vu, dont on peut tous citer quelques répliques, tout en sachant bien que l'on devrait bouder son plaisir, ne serait-ce que parce que tout ce petit monde a trop de succès, est trop connu, trop reconnu. Beaucoup trop pour être honnête.
Alex Beaupain, c'est un peu comme monsieur tout le monde : une tête normale, des fringues normales, des problèmes normaux, un disque normal, qui se chantonne, qui ne révolutionne pas la musique. Qui a de vrais faux-airs d'Alain Souchon, un rien moins variétoche. Quoique. Disons un peu plus sucré, pétillant, pop.
Ce n'est certainement pas Après moi le déluge, cinquième album, qui va bousculer quoique ce soit dans l'ordre rassurant de ce monde-là. On y retrouvera avec bonheur tout l'univers tendre et ordinaire de son auteur, ses ritournelles aux allures faciles, entêtantes, sa poésie quotidienne simple et tranquille, ses histoires sans histoire. Le disque honnête d'un musicien honnête. |