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puce Rendre la raison populaire
Michel Onfray  (Editions Autrement)  octobre 2012

En 2002, la France est secouée : l'extrême droite remporte 17% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle. Un seuil est franchi. Pour beaucoup, cet événement est un signal qui appelle la nécessité de l'action. Une partie de l'opinion est en train de dériver vers des rivages dangereux : comment endiguer ce phénomène ? A l'époque, Michel Onfray enseigne la philosophie aux classes terminales du lycée technique privé catholique Sainte-Ursule de Caen ; il réagit en donnant sa démission pour créer l'Université populaire de Caen, suivie en 2006 par l'Université populaire du goût à Argentan, double projet un peu fou qui n'a pas tardé à remporter un incroyable succès.

Son ambition : répondre au voeu de Condorcet de développer "une instruction qui rende la raison populaire". Tout au long de son opuscule, Michel Onfray définit son Université Populaire en creux, en commençant par tracer les contours de tout ce qu'elle n'est pas, ce qui lui donne l'occasion d'exercer sa verve.

Déjà, l'Université Populaire n'est pas l'université de Victor Cousin (ministre d'Alodphe Thiers, le "boucher de la Commune"), formatée, dogmatique et moraliste. L'Université française préfère l'histoire de la philosophie à la pratique de la philosophie. Michel Onfay dénonce les "rites initiatiques des examens au cours desquels on mesure plus le degré de servilité de l'impétrant que son intelligence véritable", et en profite pour pourfendre quelques mandarins grâce auxquels Victor Cousin peut dormir sur ses deux oreilles.

Si l'Université populaire de Caen admet une parenté avec les Universités Populaires crées par Geogres Deherme pour instruire la classe ouvrière, elle n'en est ni la copie ni la déclinaison. Elle n'est certainement pas non plus les "cafés philo", mode lancée en France par Marc Sautet au début des années 1990 (épinglés comme le lieu d'un bavardage collectif souvent bébête). Ni la démarche infantilisatrice de La Philosophie expliquée à ma fille, merchandisation d'une pensée discount qui descend la philosophie jusqu'au consommateur.

A l'opposé, l'Université Populaire se veut libertaire et libératrice, un dispositif centrifuge, décentralisé, qui a le souci du concret et ne rejette rien ni personne dans ses marges.

Michel Onfray tient à son ancrage en Normandie, bien loin du dispositif jacobin centralisé. Il y enseigne une "contre-histoire de la philosophie", attentive à ce qui est laissé en marge de l'historiographie philosophique officielle, qu'il s'agisse de courants de pensée entiers (les présocratiques, les libertins du XVIIème siècle), d'auteurs, ou même de certains aspects de la pensée d'auteurs très étudiés ; ainsi, on s'arrête souvent au pessimisme de Schopenhauer sans mentionner qu'il est aussi l'auteur d'un Art d'être heureux.

L'Université Populaire n'est pas un espace de convivialité (ce que peut être l'AUPF), mais une communauté d'amis comme le Jardin d'Epicure. Michel Onfray oppose en cela Epicure à Platon, élitiste délivrant un enseignement ésotérique, là où l'Université Populaire revendique "une pédagogie claire à destination du plus grand nombre". En fin finale, il s'agit de faire la révoluton sans prendre le pouvoir, but que se proposait déjà Epicure – une révolution au sein de chaque intelligence.

Le petit livre de Michel Onfray est un outil intéressant pour comprendre sa démarche, aussi bien que la place de ce philosophe atypique dans le paysage intellectuel contemporain. On peut toutefois être lassé, au fil des pages, par le style très à charge, et trouver l'auteur plus intéressant lorsqu'il défend une idée que lorsqu'il dresse un réquisitoire.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :
La chronique de "Une histoire de France - Tome 1 - La dalle rouge"
La chronique de "Abrégé hédoniste"
La chronique de "La construction du surhomme : contre-histoire de la philosophie"
La chronique de "Apostille au Crépuscule : pour une psychanalyse non freudienne"
La chronique de "Le crépuscule d'une idole : l'affabulation freudienne"
La chronique de "L'art de jouir"

En savoir plus :
Le site officiel de Michel Onfray


Anaïs Bon         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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