Lors du festival Marsatac 2012, un groupe a particulièrement marqué les esprits aussi bien du public que des professionnels sur place. Sur la plus petite scène du Dock des Suds, un moment en suspension dans l'électro/hip-hop férue animant Marsatac est apparue avec deux gars sur scène. L'un guitariste/chanteur à la voix rocailleuse, l'autre en human beatbox enchaînant les performances à en laisser plus d'un bouche bée.
C'est Heymoonshaker qui a créé cet instant magique, duo de baroudeurs anglais rencontré et formé en Nouvelle-Zélande en 2009 avec Andy Balcon à la guitare/voix et Dave Crowe en beatbox, leur musique en est un mélange hybride déballant un blues démentiel.
Leur histoire commence dans les rues de Nouvelle-Zélande, avec des représentations plus improvisées qu'échafaudées à l'avance, puis celles-ci deviennent peu à peu plus organisées et les compères se retrouvent assez rapidement à écumer les bars de la côte de Christchurch puis hors des frontières de l'Océanie.
Rapidement ce duo interpelle, notamment par des vidéos postées sur le net comme celle de Londres où les passants s'entassent de plus en plus autour de ces phénomènes se lâchant dans un set urbain.
Leur générosité et leur sympathie naturelle ne font qu'amplifier leur envie cruciale de partager cette musique qui les anime. On se remémore Marsatac où ils ne se sont pas contenté d'une apparition sur scène mais ont été également présents et disponibles au sein du public pour vivre le festival tous les jours suivants et ont également offert un open concert dans les rues de Marseille pour des passants médusés par ce talent hors du commun.
Après une longue période de performances largement partagées sur le net, leur premier EP Shakerism (qui n'en a pas l'allure puisque pas moins de 9 titres sont présents) sort enfin, et c'est toute l'énergie et l'esprit de leur live que nous retrouvons avec les morceaux qui ont tant marqué les esprits.
On (re)découvre donc cette guitare avec juste une légère disto presque crasseuse, et le reste n'est que notes criées, gémies par les cordes s'exprimant au travers du jeu d'Andy Balcon. Le chant, rauque et sexy à souhait pour un blues typé Tom Waits, ne dément pas toute la sincérité de cette musique. La rythmique apportée par le simple instrument de la voix de Dave Crowe paraît sortir d'une boîte à rythme suivant à la perfection les enchaînements bluesy en y apportant cette touche moderne. Même s'il est vrai que sur scène le côté impressionnant est davantage présent, le human beatbox sur album est vraiment bluffant, à ne pas y croire pas si l'on ne l'avait pas vu.
Montrant leur intérêt dans le live plus que dans les enregistrements studio, un passage capté en live est inséré dans la playlist. On y entend non seulement leur beatbox blues dont on ne se lasse pas mais également la partie performance avec des passages dubstep, frôlant la drum'n'bass, et simulant même le didgeridoo à la perfection, une captation assez démentielle.
Largement apprécié par ceux qui ont eu la chance de les découvrir par bouche à oreille ou par un heureux hasard au détour d'un concert, Heymoonshaker dévoile ce premier EP Shakerism qui, aux allures d'un nouveau genre, aura le mérite d'interpeller par la saveur authentique d'une musique vivante. N'hésitez pas, allez à la rencontre du beatbox blues! |