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Ken Loach  mai 2013

Réalisé par Ken Loach. Grande Bretagne. Documentaire. 1h34. (Sortie 8 mai 2013).

On connaît surtout Ken Loach pour ses fictions sociales qui ont fait de lui le porte-parole de tous ceux qui n'ont plus la parole depuis l'ère Thatcher en Grande-Bretagne, qui souffrent dans l'indifférence des classes dominantes, qui n'ont pas beaucoup de relais dans le monde intellectuel.

Sauf erreur, "L'esprit de 45", sous-titré "a victoire de la gauche britannique en 1945. Souvenirs et réflexions" est son premier vrai documentaire.

Un documentaire qui a quelque chose à voir avec une autobiographie. Né en 1936, Ken Loach a connu la guerre et a une dizaine d'années quand, pour la première fois au Royaume-Uni la gauche travailliste accède au pouvoir, complètement au pouvoir. Sortant vainqueur de la confrontation avec la barbarie nazie, la démocratie anglaise est prête à passer à une nouvelle étape : celle de la démocratie sociale.

Au moment où le général de Gaulle en France se doit d'adopter le programme du  "Conseil national de la Résistance", l'Angleterre menée par le premier ministre Clement Attlee s'attaque à de grandes réformes sociales : introduction de la sécurité sociale, nationalisation du système de santé, des chemins de fer, du secteur énergétique.

Jamais un pays n'avait jamais été aussi favorable aux travailleurs, aux pauvres. Sous la conduite d'un grand ministre de la santé, Nye Bevan, se constitue donc le fameux "Welfare State".

C'est peu dire que Ken Loach regrette ce temps commencé dans la liesse de la Libération, saisi ici sous les traits de souriantes et appétissantes anglaises aux bras de leurs boyfriends encore sous l'uniforme. Interrogeant des survivants de l'époque, travailleurs, mineurs, syndicalistes, médecins, tous au cœur de l'effort national sans précédent au profit des classes défavorisées, Loach n'a pas peur de faire le catalogue des mesures prises une à une, secteur par secteur. L'accumulation est ainsi la preuve de l'effort accompli, de cette solidarité sans précédent.

Mis dans ce contexte volontariste, les images prennent un sens : ce n'est pas de la propagande naïve pour défendre le public contre le privé, pour regretter un monde d'entraide contre le chacun pour soi, c'est le bilan d'un temps où l'homme était encore au centre de la société. On sait que Thatcher et ses idéologues de l'école de Chicago ont proclamé qu'il n'y avait pas de société et qu'il n'y avait que des individus, qu'ils se sont acharnés à détruire tous les réseaux de solidarité, à nier la possibilité d'organisation sociale.

Quand arrive sur eux ce coup de massue du thatchérisme, les personnages de Loach ne sont plus les jeunes gens vus dans les foules de la Libération. Ils ont vieilli, sont parfois un peu revenus de leur foi dans le système du "Welfare State", dénonçant sa bureaucratisation, sa confiscation par les classes dites moyennes. Aujourd'hui, que ce rouleau compresseur est passé, ils sont, comme Loach, dans la nostalgie.

Mais ils n'ont pas perdu l'envie de combattre, espèrent que le peuple se réveillera, même s'ils ont compris toutes les techniques d'asservissement mises en place et se navrent de voir les ravages du chômage endémique chez les jeunes, soumis à la résignation et aux addictions à la drogue ou à l'alcool.

C'est un film qui fera serrer les poings à ceux qui rêvent encore de jours meilleurs. À la fin, Loach réutilise les belles images de liesse de mai 1945. Mais, cette fois-ci, pour redonner un peu d'espoir, il a sorti son pinceau de peintre pour colorier son documentaire jusque là en noir et blanc.

Les jeunes Anglaises de 1945 ont les joues bien roses et le bonheur se lit dans leurs yeux. Reste à transformer ce rose en rouge de la colère. Imperturbable, Loach attend qu'elle monte, lui qui a déjà survécu à Maggie Thatcher et qui vient ainsi de remporter sa première victoire sur celle qu'il combat sans relâche depuis des films et des films.

"L'Esprit de 45" de Ken Loach est un film qui rappelle le passé pour appeler à la résistance aujourd'hui. Une œuvre salubre et de belle facture à voir et à méditer.

 

Philippe Person         
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# 6 août 2017 : Des chroniques toutes fraiches

Pour égayer votre été, rafraichir votre esprit sous le soleil aoutien, voici de quoi lire, voir et écouter. Avec en prime une session live un peu sauvage sur les bords des Pondichery Bomb. Qui a dit qu'on s'ennuyait au mois d'août ? Bonne lecture !

Du côté de la musique :

"La vie sur les os" de Géraldine Torres
"Goodnight Rhonda Lee" de Nicole Atkins
"Oh, Sealand" de Oddfellow's Casino
"Every valley" de Public Service Broadcasting
"A Rift in Decorum : Live at the Village Vanguard" de Ambrose Akinmusire
"A new kind of freedom" de The Celtic Social Club
Youri Defrance et Jupiter & Okwess, ni vus ni connus mais à découvrir
Pondichery Bomb en session de la semaine
Interview de François Floret à propos de la Route Du Rock 2017
dernier petit tour du côté des Vieilles Charrues
et toujours :
"Passage" de Ottilie[B]
"Music of Britten and Purcell" de Emerson String Quartet
"Crack-up" de Fleet Foxes
"Next" de Anita Farmine
Interview de Wellbird
1=0 et The Rebels of Tijuana dans une sélection de EP

Au théâtre :

les divertissements de l 'été :
"Les Faux British" au Théâtre Saint-Georges
"Un petit jeu sans conséquence" à la Comédie de Paris
"Le jardin d'Alphonse" au Théâtre Michel
"Mon meilleur copain" à la Comédie Caumartin
"Rupture à domicile" au Théâtre du Splendid
"Le Dindon" au Théâtre Le Lucernaire
"Oui !" au Café de la Gare
"Tout le monde peut se tromper" au Café de la Gare
"Et pendant ce temps Simone veille" à la Comédie Bastille
"Ceci n'est pas une comédie romantique" au Théâtre Le Funambule-Montmartre
et à ne pas rater "L'écume des jours" au Théâtre de la Huchette

Expositions avec :

la dernière ligne droite pour :
"Dalida - Une garde-robe de la ville à la scène" au Palais Galliera
"Karel Appel - L'Art est une fête !" au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris

Cinéma avec :

les films de la semaine :
Ciné en bref avec :
"Dunkerque" de Christopher Nolan
"Song to Song" de Terrence Malick
"Eté 93" de Carla Simon Pipo
"Valérian et la Cité des mille planètes" de Luc Besson
en sortie DVD "Life, Animated" de Roger Ross Williams
les chroniques des sorties de juillet

Lecture avec :

"Trois saisons d'orage" de Cécile Coulon, accompagnée d'une interview
"Nouvelles du front d'un père moderne" de Mike Dawson
"La vie sauvage" de Thomas Gunzig
"Le retour de Jules" de Didier Van Cauwelaert

Froggeek's Delight :

"Super Castlevania 4 vs Akumajo Dracula X : la période de transition" sur Super Nintendo et PC Engine

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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