Spectacle de cabaret mis en scène par Gerard Chabanier, avec Gérard Chabanier, Juliane Corre et Lionel Muzin accompagné au piano par Akemi Souchay.
Gérard Chabanier, comédien, clown, auteur et metteur en scène, s'est proposé de boutiquer un spectacle conçu dans la tradition et "l'esprit farfelu et salutaire" de l'âge d'or des cabarets des années 1945 à 1960.
Un genre aujourd'hui disparu, relégué à la préhistoire du spectacle sans doute parce que considéré comme insuffisamment "intello-conceptuel", mais également faute d'officiants touche-à-tout pouvant avec bonheur endosser les casquettes de comédien, clown et humoriste et naviguer dans tous les registres, du cocasse à l'absurde en passant par le gag à deux sous.
Avec ce "Café frappé", frappé comme frappadingue, et la complicité de deux acolytes allumés mais pas mous du genou, il tient son cahier des charges avec un cocktail aux quatre tiers - comique troupier, blagues et calembours Almanach Vermot, nonsense et loufoquerie - qui s'avère explosif, jubilatoire et roboratif.
Et il revisite le traditionnel duo de l'Auguste et du clown blanc en le déclinant en trio de fous furieux qui sévissent dans un bistroquet délabré : un chef de rang histrionnique (Gérard Chabanier), un loufiat bas du front (Lionel Muzin), souffre douleur, érotomane et magicien raté ce qui n'est pas incompatible, et une accorte serveuse (Julianne Corre) guerrière tueuse de rats.
Accompagnés par une pianiste japonaise (Akemi Souchay) que la pratique des gammes a dû griller les neurones, les comédiens, turlupins, bouffons et bateleurs, dispensent à un rythme trépidant gags visuels (ah, l'impro au tuyau), sketches comiques, théâtre d'objets (ah le ballet des tire-bouchons sur la "Carmen" de Bizet), chansons parodiques (ah, "L'homme à la moto" devenu livreur de pizzas), numéros de magie burlesques et désopilants haïkus de comptoir.
A sans déguster sans modération car le rire est bon pour la santé. |