Comédie de Karine Dubernet, mise en scène de Olivier Soliveres, avec Ingrid Mareski, Karine Dubernet et Constance Carrelet.
Faites cohabiter une jolie bimbo stripteaseuse-lap dance avec une cervelle de poisson rouge et un coeur d'artichaut (Ingrid Mareski) et une lesbienne au look de (petit) camionneur qui soigne sa déprime chômage+chagrin d'amour à coups de Granola (Karine Dubernet) : les deux font la paire. Deux copines qui s'adorent et rament dans la même galère.
Quand débarque la soeur de la seconde, une zozoteuse girly faux jeton qui n'a pas inventé l'eau chaude mais sait taper l'incruste (Constance Carrelet), le trio de looseuses patentées enquille les ratages mais n'hésite pas à envisager une reconversion dans le braquage de banque.
Et quand c'est la première qui devient le cerveau de la bande, le pire est à venir : les "Ennemies potiches n°1", respectivement attifées en Lara Croft plus sexy que nature, Catwoman dodue et Superwoman déjantée, ne feront sans doute pas le casse du siècle.
Karine Dubernet signe une pièce de filles atypique - rien à voir par exemple avec le culte "Arrête de pleurer Pénélope" - qui revisite, par le prisme du clown, le concept des "Drôles de dames" et une comédie hilarante aux allures de comics, qui s'inscrit dans l'héritage de l'âge d'or du café-théâtre, avec des personnages qui, même si, registre oblige, le trait est un poil appuyé, ont du caractère et des failles et sont, comme elle les définit, "attachants et attachiants".
Dotée d'un l'humour percutant, du sens des dialogues et d'une plume déliée, elle a boutiqué une partition efficace qui puise dans toutes les formes du comique. Dans un rôle sur-mesure, du cousu-main pour une comédienne irrésistible qui est indiscutablement une "nature", elle est épatante.
Dans la mise en scène cartoonesque de Olivier Soliveres, avec Ingrid Mareski, qui prouve que le comique n'est pas l'apanage des moches, et Constance Carrelet, qui ne fait pas dans la dentelle, le divertissement est jubilatoire. |