Un soupçon d’Elvis dans un western de Sergio Leone avec Lee Van Cleef dans le rôle du méchant et young-Clint le gentil. Une plaine désertique à perte de vue, quelques buissons crapahutants au gré des vents. Un voyage en Mississipi. Un retour aux sources des chercheurs d’or. Un bébé dans un rocking chair. White Buffalo est tout ça et encore un peu plus.
Son compositeur est de ceux à qui "on ne la fait plus" : Jimbo Mathus vient d’ailleurs. D’abord d’un autre groupe (Squirrel Nut Zippers avec sa wife), puis du pays des chapeaux de cow-boy et des boots à éperons qui font ting ting quand on monte les marches du saloon. Bien que j’en rajoute, mais chaque note de cet album m’a systématiquement emmené dans la seule référence que j’associe à cette musique : les paysages des westerns spaghettis.
Entre folk, vieux rock et blues, James from Mississippi (tiens, comme Tom Sayer et Huckleberry Finn… un pote à Davy Crockett, non ?) s’est entouré de The Tri-State Coalition pour cette merveille. Il a cette voix particulière, grave et ondulante, toute ourlée de bonne aventure et d’avenirs ensoleillés. Ça apaise et ça transporte.
Il affirme lui-même avoir voulu rendre un hommage à cette musique typiquement américaine, inventée par des générations d’esclaves et d’exilés, transportée par ces américains qui viennent forcément d’ailleurs, mêlant leurs cultures pour enrichir les accords, les tonalités, les rythmes… De Duke Ellington, Chuck Berry ou The Ramones, ils sont tous une pierre sur le grand mur de l’Amérique musicale. Enfin, parlons des bons côtés de l’Amérique (parce qu’il y en a, il faut arrêter les conneries aussi !). Loin des Goldman Sachs et du racisme, Jimbo Mathus réunit tout le monde avec sa musique.
Le quelque chose en nous de Tenesse Williams qui nous pousse à vivre une autre vie, ce rêve en nous avec les mots de Jimbo Mathus. Cette force qui nous pousse vers l’infini est là, dans White Buffalo… Si ce n’est déjà fait, vous aurez fait vos valises au deuxième titre et pris un aller simple pour un Etat du Sud de l’Amérique au quatrième, d’un côté ou de l’autre du Mississippi river. Si si, carrément, d’ailleurs, cet album a fait bugger mon fidèle lecteur CD. Il a dû filer au Texas. |