Après un premier album sorti en 2008 et un EP l'année dernière, le groupe à géométrie variable d'Isabelle Casier revient sur le label bordelais Vicious Circle.
Malgré son titre terrien, c'est sous le signe de l'eau que The Mainland semble être né. Il y a bien entendu les photos recto et verso de la pochette pour orienter vers cette piste, mais c'est surtout la fluidité des mélodies et de l'écriture qui évoquent cet élément. Les chansons, tantôt folk, tantôt rock, sont soumises aux flux et reflux incessant des marées, les couleurs des compositions s'étendent du bleu au gris, en passant par le vert, sans oublier les reflets scintillants ou les ombres des nuages qui se dispersent à la lumière d'un soleil déclinant.
Il n'y a rien de plus complexe que la simplicité et l'évidence des chansons de l'album The Mainland. D'une part, Pollyanna ne s'enferme pas dans un style, ses compositions piochent dans les influences country avec "Broadcast in Heaven", blues sur "I wished I worked in a factory", l'anti-folk sur "Bruxelles". D'autre part, douceur et rugosité ne cessent de cohabiter sur des chansons mêlant arrangements soignés de cordes et âpreté des guitares. On pense, bien entendu, à Laura Veirs mais pas seulement puisque le blues rock des sixties montre aussi le bout de ses moustaches sur "Old rockers".
Le voyage passe par Paris, "Brighton" en mode souvenir, "Bruxelles" forcément sous la grisaille, Bordeaux, l'Allemagne, et rêve des Etats-Unis, "Hit the road". Le trip continue des mois après avoir acquis l'album, de nouveaux paysages se découvrent, la lumière change. The Mainland est un voyage au long cours qui s'apprécie de mieux en mieux dans la longueur. |