Réalisé par Ferzan Ozpetek. Italie. Comédie. 1h46. (Sortie 31 juillet 2013).
Avec Elio Germano, Margherita Buy, Vittoria Puccini et Giuseppe Fiorello.
Pour son neuvième film, Ferzan Ozpetek, le plus italien des Turcs, a choisi un sujet léger, une petite bulle de savon cinématographique parfaite pour s'envoler en été.
Pietro, acteur en pointillé qui rate tous ses castings, est un homme optimiste malgré ses déboires professionnels et amoureux. La preuve : il vient d'emménager dans une grande maison au cœur de la capitale italienne.
Mais il lui découvre vite un petit moins : elle est habitée ou plutôt hantée par huit personnages étranges tout droit sortis d'une "comédie à téléphone blanc" comme les affectionnait le régime fasciste dans les années trente ou quarante.
Comme il est seul à voir cet octuor en fracs et en fanfreluches, il est soupçonné par son entourage d'avoir complètement perdu les pédales, ce qui ne paraît guère surprenant pour son excentrique cousine.
Ozpetek n'est pas Pirandello, et ses huit personnages sont davantage en recherche de leur destin que de leur auteur. S'en suit une comédie charmante, prétexte à une réflexion sans prétention sur la création littéraire et cinématographique.
Ces gentils fantômes n'ont pas vocation à s'amuser des humains et n'ont de cesse que de reprendre le cours de leur vie évidemment fracassée par la guerre. On prendra plaisir à partager les conversations de Pietro et de ses encombrants colocataires qui pourraient sortir de l'univers de Pierre Le-Tan ou de Floc'h et Rivière.
Élégant de facture, plaisant à regarder, "Magnifica Presenza" rappellera au bon souvenir du public français un réalisateur dont il avait déjà apprécié quelques films comme "Hammam, le bain turc".
Ce sera aussi l'occasion de revoir Elio Germano qui, de film en film, de "Respiro" à "La Nostra Vita", confirme qu'il est un acteur indispensable au cinéma transalpin, cinéma qu'on est aussi heureux de retrouver capable de jouer ce genre de partition.
Comme on l'a déjà vu cette année avec "L'intervallo" et comme on le verra dans les semaines à venir avec "Miele", "Cha Cha Cha" et "Chaque jour que Dieu fait", le cinéma italien est de retour.
Raison de plus d'aller voir "Magnifica Presenza" de Ferzan Ozpetek, un film qui donne au mot "divertissement" ses lettres de noblesse. |