L'été des festivals permet au-delà de la musique de découvrir des endroits, des ambiances et des cadres les plus originaux les uns que les autres. Dans le Sud, l'intérêt se porte évidemment pour le cadre en plein air avec pour exemple Les Voix du Gaou, où la scène se trouve sur une minuscule île remplie de pins, lieu idyllique mais pas unique puisque c'est en un lieu enchanteur et bucolique que nous nous sommes rendus ce soir.
C'est au Mas des Escaravatiers que le concert de Lilly Wood & The Pricks a lieu, ce festival puise son inspiration en la plénitude des terres de Provence, les concerts et diverses animations se trouvent à l'extérieur d'une magnifique bastide surplombant les vignes du Var. Il s'agit d'ailleurs d'un domaine exploitant avec un vignoble de pas moins de 35 hectares.
Les portes ouvrent à 19h30 afin de profiter du rosé avec des amis, flâner autour de la piscine, de jouir des derniers rayons de soleil de la journée au doux son des cigales, de quoi assurer une ambiance intime et conviviale notamment avec des entrées limitées à 500 personnes au grand complet.
Originalité des lieux oblige, le public est quelque peu branchouille, on ne rencontrerait pas ce même public dans les traditionnelles salles de concert à l'année, mais qu'à cela ne tienne, les gens paraissent heureux d'être là et c'est le principal.
Sous cette atmosphère relaxante des soirs d'été, Blofeld entame les hostilités pour la première partie. Groupe de la région se mettant à la note des lieux avec une formation pratiquement acoustique, un cajon officiant pour la partie rythmique et chacun assis à l'aide un tabouret sur cette scène qui n'est tout compte fait qu'une estrade de faible hauteur afin de donner plus de proximité avec le public.
Blofeld sonne avec un timbre rock sous des intonations funky et c'est plutôt fort agréable en cette fin de journée où les cigales chantonnent encore. Le chant, efficacement appuyé d'une instru ordonnée et au bon feeling funk, n'hésite pas à se lancer corps et âme dans une interprétation de James Brown, "Get Up Offa That Thing". Ca groove, ça bouge, c'est généreux, c'est donc sous un bon angle que l'apéritif commence à laisser place à la soirée de concerts.
Ce sera vers 22h que la haie d'honneur prendra forme pour les membres de Lilly Wood and the Pricks, c'est cette fois-ci c'est à la pénombre que la chanteuse Nilli Hadida fait son apparition sur scène, seuls les pins et oliviers restent colorés par les spots. Après ces quelques heures d'apéritif, le public acclame haut et fort les premières notes, l'énergie s'attise dès les spots dirigés sur scène, les membres du groupe sont tout autant en ébullition et affiche un sourire avec un souhait de partage évident.
"Where I Want To Be (California)", "Long Way Back", officiants en premiers titres sonnent très tubes et stimulent l'enthousiasme de chacun, notamment avec "Middle Of The Night". Sur scène le live est rôdé, presque trop carré avec peu de surprises et une similitude pratiquement à l'identique aux enregistrements, ce qui crée une onde de répétitions sur des morceaux pourtant bien construits et faisant de tout façon mouche en cette séance.
Le titre "Le Mas" écrit en hommage au Mas des Escaravatiers fera forcément son effet ce soir, d'autant plus que le micro est partagé pour l'occasion avec Seb Costamagna, créateur du "Mas en Concert". "Yeah It's Ok" relance l'entrain qui n'a que peu faibli depuis le début, ce sera l'avant-dernier morceau du concert clôturé avec un "My Best" honoré par un public déjà allégrement attrapé par le chant puissant de Nilly et les mélodies imparables. En cette fin de soirée, l'ambiance se fait pétillante et joyeuse, toujours sous la chaleur d'été et le rosé local.
Ambiance tout autant original que le lieu, la proximité avec les artistes en ce festival paraît naturel, moment convivial voire secret dont on deviendrait vite accro. Le domaine restera comme chaque soir ouvert jusqu'à tard de quoi profiter jusqu'au dernier instant de la plénitude des lieux.
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