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puce Festival La Route du Rock #23 (jeudi 15 août 2013)
Jacco Gardner - Iceage - Moon Duo - Local Natives - Nick Cave & The Bad Seeds - !!! (CHK CHK CHK) - Electric Electric - Fuck Buttons  (Fort de Saint-Père, Saint-Malo)  du 14 au 17 août 2013

Les homards s'interrogent et bouillonnent d'inquiétude. Qui sont donc tous ces gens qui débarquent une fois de plus à la mi-août et qui parlent tous de cette fameuse Route comme d'une prophétie ? Rassurons-les, aucun rapport avec le chemin qui mène à Lourdes, bien qu'il y ait du 15 août dans l'air. Pourtant, Dieu est passé par là, et le Fort de Saint-Père fut plusieurs fois touché par la grâce.

Amis marins, branchez bien vos antennes, sur la plage maintenant abandonnée, tentative d'explication, pour vous, coquillages et crustacés avec un fort réjouissant bouillon de culture.

Au milieu des champs, l'avoine... Le soleil est là, et les portes s'ouvrent enfin. Il est 18h en ce premier jour de festival au Fort de Saint-Père. Pourtant, les festivités ont commencé la veille à la Nouvelle Vague, avec une soirée consacrée au label anglais Domino Records (celui qui vend des disques meilleurs que les pizzas), où se sont succédés Julia Holter, Clinic et Austra.

Nous n'y étions pas mais grâce au fabuleux fanzine éphémère "La feuille de route" (qui paraît chaque jour du festival), nous rattrapons notre retard (pour ceux qui n'auraient pas réussi à récupérer un exemplaire, chaque numéro est disponible en PDF sur le site).

Aujourd'hui, en début d'après-midi, il y avait également de l'animation sur la plage de Bon-Secours, à Saint-Malo. Orval Carlos Sibelius ouvre le bal avec son folk psychédélique, entre plage ambiante et rock brut, quelque part entre Soft Machine et le Floyd des grands jours. Le dernier album en date, Super Forma, sorti chez Clapping Music, est d'ailleurs plus que recommandable.

Derrière ce mystérieux pseudonyme qui semble vanter les mérites de la bière trappiste et du terrorisme aussi bien musclé que musical, se cache le talentueux parisien Axel Monneau, qui aurait donc pu venir de Canterbury, et qui est l'un des plus grands espoirs de la scène française bis.

Il n'est donc pas étonnant de le retrouver dans L'Underground musical en France, livre essentiel co-écrit par Eric Deshayes et Dominique Grimaud, sorti chez la précieuse maison d'édition Le Mot et le Reste. Ce livre vient d'ailleurs d'être réédité et il était possible de se le procurer au stand de l'éditeur dans l'enceinte du festival au Fort de Saint-Père. Les artistes dont l'on parle dans ce recueil (Tycho Brahé, Kawaii, Zombie Zombie...) étaient représentés comme il se doit dans le coin des Labels et Fanzines, où l'on pouvait retrouver les labels les plus intéressants à l'instar de MonsterK7, Les Disques Normal, We Are Unique ! Records aux cotés de structures toutes aussi nobles comme Les Balades Sonores.

De quoi s'enrichir l'esprit et les oreilles donc, entre les concerts (voire pendant lorsque se déroulent des séances de dédicaces et de rencontres avec les artistes).

Le timing annoncé est rigoureusement respecté et à 18h30, le Hollandais Jacco Gardner monte sur la (trop) petite scène des remparts pour présenter son génial "Cabinet des curiosités". Le concert fut remarquable, avec une pop acidulée aussi élégante que raffinée, qui évoque les grands noms oubliés de la pop baroque de chambre comme l'unique disque de Montage. Les lignes de basses sont excellentes, et sont parfaitement représentatives du Swinging London de la fin des sixties, et sont dignes de l'écurie Decca / Deram Nova.

Mais l'élément phare des compositions du jeune Gardner ne sont autres que les claviers : quel bonheur de découvrir du clavecin, et surtout du mellotron en live ! L'on pense alors aux premiers King Crimson, et au meilleur des Moody Blues. D'emblée, Jacco Gardner s'imposera alors comme le meilleur groupe de pop du festival (hé oui, même devant Tame Impala), avec une belle énergie et accrochant le public à peine arrivé, qui sera finement convaincu. Difficile de faire mieux comme entrée en matière...

La grande scène accueille maintenant Iceage, groupe Danois aperçu en train de "zizaner" sur les remparts de Saint-Malo la veille, et le moins que l'on puisse dire est que ce fut radical. Si l'on en croit le darwinisme musical, le groupe serait la dernière espèce d'un chaînon qui aurait vu évoluer en ses rangs des groupes comme Public Image Limited ou autre Wire. Le public a du mal à s'imprégner de l'univers des quatre gus qui, pourtant, donnent tous ce qu'ils ont. Le chanteur beugle à la mort, la section rythmique dépote et le guitariste souffle un vent d'effet noise sur le fort.

Il faut dire qu'après un groupe aussi classieux que Jacco Gardner, la déferlante nihiliste de nos jeunes punk a de quoi déconcerter. Difficile de trouver un point d'accroche ou une quelconque mélodie dans ce déluge de bruit. Pourtant, malgré le côté irrévérencieux des compositions, l'énergie est tellement brute qu'il se passe quelque chose de fort. Le chanteur est impressionnant de vocalisme, l'attitude est là et même si les mauvaises langues trouveront que cela ressemble à The Cure ivre mort le soir de la fête de la musique, le groupe balance un réel pavé dans la mare.

Leur second et dernier album en date vient de sortir chez Matador et est à découvrir, avec un titre pour le moins évocateur : You're Nothing. Si les compilations étaient encore à la mode, il n'aurait pas été étonnant de les retrouver du côté de la franchise "Fuck you, we're from Denmark". Attention, Motherfuckers ! (au sens noble du terme).

Moon Duo (side project d'Erik "Ripley" Johnson, leader de Wooden Shjips) investit alors la petite scène des remparts, l'un des problèmes majeurs du festival se posera alors.

La petite scène est bien trop mal située pour accueillir du monde et se situe en face de l'entrée. Entre les deux lieux se trouve le premier guichet de jetons pour les boissons. En ce premier jour et en terme de bison futé, la queue pour les jetons équivalait à des embouteillages un samedi rouge d'août. Du coup, l'énorme queue pénétrait dans l'enceinte des remparts ce qui rendait son accès particulièrement difficile. Il faut dire que selon les manifestants, 11 000 personnes sont présentes, ce qui forcément sème un peu la cohue. Mais bon, cela fait partie des joies du festival (il y en aura d'autres).

Si Moon Duo était une forme géométrique, ce serait un cercle (ce qui tombe plutôt bien car leur nouvel album sorti chez Souterrain Transmissions s'intitule Circles), car la boucle est un élément majeur de leurs compositions. Définitivement hypnotisante et lancinante, se crée alors un psychédélisme aux sonorités fuzz entêtante et au charme certain. Pourtant, cela peut lasser car toute cette rondeur est carré et, passée la magie des premiers morceaux, devient prévisible et donc sans surprise. La boucle reste à boucler.

Local Natives arrive sur la grande scène, avec un sosie de Mr Pringles à la guitare et au chant, et qui semble bien trop surexcité par rapport au style proposé. Un peu comme si John Cage se roulait par terre pendant 4'33".

L'on dit que ce groupe est talentueux et représente le renouveau de l'indie rock américain (ce qui ne veut rien dire) car ils sont mélodiquement dans la lignée de Grizzly Bear ou Fleet Foxes (comme tous les groupes du moment), qu'ils ont fait la première partie d'Arcade Fire (ce qui n'est pas un argument) et que leur dernier album est co-produit par Aaron Dessner de The National (et donc ? Brian Eno a bien produit Coldplay...). Pour résumer, si l'on tape dans un buisson, il est possible de trouver une dizaine de groupes du même acabit.

Il semblerait que le concert de ce soir fut décevant pour les fans, qui attendait des nouveaux morceaux sur scène et qui furent servis par un rab du premier album. Un groupe qui n'est pas capable de présenter ses nouveaux morceaux en live et qui propose toujours le même concert semble difficilement présentable comme "meilleur espoir de l'indie rock américain". Le groupe n'en est donc pas moins carré mais néglige le reste à ses périls.

Un débat s'anime sur la tête d'affiche du festival. Il y a ceux qui prétendent qu'il n'y en a pas car la Route du Rock est un festival axé sur la découverte et que personne n'est privilégié. Et les autres qui considèrent clairement Nick Cave & The Bad Seeds au-dessus du panier. Difficile de donner tort à ces derniers, tant la performance de ce soir fut mémorable si ce n'est historique.

A 22h40 pétantes, le poète électrique arrive sur scène dans une forme olympique et s'attaque à un "We No Who U R" qui met tout le monde d'accord. La voix est là, l'attitude aussi, quelque part entre la folie d'Iggy Pop et le déhanché de Mick Jagger. "Jubilee Street" démarre, silence religieux sur le devant de la scène. Le son de guitare est parfait. George Harrison faisait gémir sa guitare dans une chanson célèbre, ici les cordes de Warren Ellis (violoniste et guitariste génial au regard diabolique, tout autant en forme ce soir) pleurent littéralement des torrents de larmes. L'interprétation est à crever le coeur.

Le groupe en parfaite symbiose mène son morceau sur le bout des doigts, à tambour battant, avec une accélération constante et spontanée qui terminera dans un délire sonore jouissif, qui laissera le public sur le cul. Les gens se regardent et personne ne semble comprendre ce qu'il vient de se passer tant l'instant était magique, indescriptible et irracontable. Nick Cave et les Bad Seeds ont tout compris, et l'émotion que les gens ont ressenti pendant cette chanson, tout le monde s'en souviendra tant elle fut dense. Ce qui est énervant dans l'histoire, c'est que Nick Cave doit ressentir les choses puissance dix et ce, tous les soirs. Le Fort de Saint-Père est touché par la grâce, comme sur le plafond de la chapelle Sixtine. C'est exceptionnel, c'est du rock ! Ni plus, ni moins, du rock !

Retour aux sources avec un "From here to eternity" une nouvelle fois sublimé par l'interprétation du maître qui, débarrassé du banc de photographes, se jette sur le devant de la fosse, attrapant les mains de spectateurs heureux d'être arrivés tôt, éclatant son micro par terre, sautillant dans tous les sens avant de se livrer à des solos de piano rocambolesques, en crachant et en gueulant des "Fuck You" ravageurs à la gueule des auditeurs et surtout des auditrices.

Les morceaux s'enchaînent et la set list est parfaite, puisant dans toutes les époques : "Deanna" et son boogie blues démoniaque, "The Mercy Seat" en version accélérée avec une guitare folk (rappelant forcément l'admirable reprise de Johnny Cash), "Stagger Lee" (chanson traditionelle de l'excellent Murder Ballads) avant le morceau titre du dernier album "Push the sky away" en guise de conclusion. C'est la messe.

Le public ovationne comme il se doit ce qui restera le meilleur concert du festival, Nick Cave & The Bad Seeds ont mis tout le monde K.O, à part un hipster avec un pull pour le moins original qui signalera son mécontentement quant au fait que si les gens aiment Nick Cave, c'est parce que tout le monde aime Nick Cave et que de toute façon, les groupes qu'il écoute ne sont pas programmés en festival... On lui conseillera alors d'aller se dandiner devant les sympathique !!! (prononcer "CHK CHK CHK"), avec un chanteur dans un short à l'effigie de la pochette de Some Girls des Rolling Stones (comme le pull de notre ami).

Soyons franc, après la déflagration Nick Cave pleine de classe et d'émotion, voir Nic Offer (qui, d'ailleurs, ressemble de loin à un mélange improbable entre Mark Zuckerberg et Philippe Katerine) se lancer dans des danses relativement underground en short (Facebook à la plage avec une banane, quoi !), sur une musique pop funk, cela paraît un peu fade. Le public qui s'est rajeuni prendra tout de même et l'ambiance est plutôt bonne, ce qui n'est déjà pas mal même si le groupe ne parvient pas à surprendre, le job est fait !

Le Fort de Saint-Père se vide petit à petit. Pourtant, les excellents Electric Electric et leur math rock plein d'énergie rassasie pleinement les courageux gaulois encore présents. Durant une heure, la petite scène se transformera alors en laboratoire musical d'une inventivité à la fois réjouissante et exigeante.

Fuck Buttons clôture cette première journée de manière controversée : les fans apprécient, mais l'on sent un groupe fatigué et loin du public qui peine à faire décoller son set planqué derrière sa table de mixage. Le son, parfait jusque là, semble plus faible et la magie peine à opérer. Dommage car le groupe était attendu au tournant... Pas de quoi bouder son plaisir non plus, cette première journée ayant été grandiose sur bien des aspects. Vivement demain.

 

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Crédits photos : Jasmina Vulic


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